Tu ne marcheras plus sur le soleil en flaques
Filtré et frissonnant par les feuillages en ondes
Mouillant de leurs feux tendres les trottoirs et les noires
Montées de сhаlеuг brute vers ton profil arabe !
Tu ne cueilleras plus mon pouvoir endormi,
Heurtée par les objets, les tableaux, les tapis,
Les couleurs concertées pour affirmer la vie,
Les lilas et leurs ԁоіgts des pesantes caresses.
Tu ne chausseras plus tes souliers et lunettes
De ton corps atlantique de Portugal errant,
Germé de tes ancêtres en palabres et batailles,
Ourdi par les amours de naguère et d'ailleurs.
Tu n'iras plus au bois, fouillant dans les feuillages,
Passant dans les clairières, t'emparer des racines,
Les tгапsplanter en ville et faire s'entrouvrir
Les passages au travers des buissons épaissis !
Tu ne deviendras plus, le poil coupé à ras,
Le piéton élégant, dans le premier métro,
Allant gagner le smic, en frottant les рlапchers
D'un musée dépeuplé et les ordinateurs.
Tu ne souriras plus, mon chemin traversier
Vers les riches pays des rêves accomplis
Nous venant du futur ; ton cheval porte en croupe
Dans un monde inouï les squelettes et les ombres.
Ton mot ne sera plus tracé sur un papier
Embellissant le jour, me donnant ton bonjour,
Le mot apprivoisé, singulier, adressé
Par ton amour en quête de ma fidélité.
Tu ne viendras plus là, prisonnier des mémoires
Qui effacent et se lassent, nulle part hébergé
Des souvenirs figés, les fibres dispersées,
La chair pulvérisée, mon ouvrier des nuits !
- Voici l'événement, qui importe à ma vie,
Est venue la saison, est planté l'horizon ;
Mes racines ont leur place en fouillant dans les pierres,
La mémoire lieu et temps en berçant mes paupières.
(à compléter)