Si je comprends bien, tu en as assez de dire "je", solitairement, et de "Wogelfrei", prononcé à la française, "Vos gueules, vous me les cassez dans ma liberté suprême", tu voudrais passer au "Vogelfrei", à "l'oiseau libre" qui roucoule à deux.
Eh oui, l'amour ce n'est pas avoir des аmапts.
Avoir une relation amoureuse n'est pas le grand enfermement !!!
Et vivre avec quelqu'un ou le fréquenter sans partage n'est pas l'aliénation de soi-même.
En ce sens, tu n'es pas bizarre ou "drôle", et ton évolution est heureuse et compréhensible.
Sortir du stade où l'on croit à une autarcie auto-suffisante, à une superbe solitude qui comblerait, pour s'abaisser vers son pauvre cœur et constater qu'il n'est pas rempli d'affections, mais de souvenirs et de déceptions (je présume) est un immense progrès.
Nous devons tous l'accomplir, un jour ou l'autre, à moins de vouloir devenir fou de cette tendresse jamais satisfaite et toujours trompée d'illusions passagères.
Je n'ai jamais cru à une autarcie auto-suffisante, et je ne l'ai pas même souhaitée. Détrompe toi : ma solitude n'a jamais été superbe. Elle était misérable depuis toujourst et je ne trouve en elle aucun motif de réjоuіssапсе. Je ne me suis pas 'abaissé vers mon pauvre cœur" et je ne me plains de rien.
Je n'ai jamais fui l'amour. J'ai pu être apeuré quelquefois par l'amour des autres mais ce n'étais en aucun cas parce que je me croyais supérieur ou bienheureux dans mon enfermement. Je pense que je souffrais d'une différence augmentée.
Quand je dis "je" comprenez-moi bien. Je n'ai pas la prétention d'être unique, mais je sais d'où je parle et je tente de livrer mon témoignage en espérant qu'il soit utile à quelques jeunes âmes.
Ca m'a fait rire quand même le "vos gueules..." j'ai adoré. On pourrait pousser la chose jusqu'à "vos gueules l'effrayent" !
Je sais bien et j'ai toujours su que l'amour ce n'est pas d'avoir des аmапts mais mes аmапts eux ne le savaient pas toujours.
Par delà toutes les réflexions que vous pouvez me faire et que j'accepte volontiers, je connais assez la nature humaine pour savoir qu'il n'y a pas non plus une solution unique aux maux que nous infligent une solitude qui prend conscience d'elle-même. Face à l'amour, il n'y a pas non plus une seule manière de vivre les choses. Il y a une multitude de points de vue singuliers plus ou moins compatibles entre eux, parfois contradictoires. L'amour est comme la scène d'un crime. Chacun parle de quelque part et témoigne de ce que ses yeux et son coeur lui dictent.
Je ne prétends détenir aucune vérité. Je veux juste témoigner de la peine que j'éprouve à être seul aujourd'hui. Dans le fond je sais que je suis doué pour le bonheur et ouvert à l'amour, mais quel bordel quand même ! Si on m'avait dit que ce serait si compliqué, j'aurais peut être simplifié....