Une folle à sa fenêtre - Michel Cressole - Littérature & poésie

Quatrième de couverture :

Pour sa nouvelle formule de l’Autre Journal, Michel Butel invitait Michel Cressole, journaliste à Libération et militant hоmоsехuеl, à alimenter librement une chronique.

Ce sera la naissance d’ « Une Folle à sa fenêtre ». Elle « apparaîtra » régulièrement du premier numéro de mai 1990 à celui de Janvier 1992, pour apporter, à un moment où le mot gay commençait à devenir prononçable, un regard « folle » (ou camp) sur les actualités.

Depuis la parution de ces chroniques, bien des choses ont changé : Michel aurait pu être sauvé par les nouveaux antirétroviraux ; il aurait pu se marier avec des étrangers. Mais faudrait-il reconstituer le monde autour de son Hibernatus qu’on retrouverait les mêmes assassinats politiques, les mêmes homophobes impudiques, la même méfiance envers les minorisés, les mêmes violences policières, les mêmes violations de sépultures.

Cette nouvelle édition des chroniques de Michel Cressole devenait donc une évidence. Elle a été enrichie des contributions d’Hélène Hazera, sa collègue et amie ainsi que de Tom de Pékin (couverture)

Comme l’écrivait Butel, fin 2012, pour le premier numéro de L’impossible, forcément sous-titré L’Autre Journal : « Nous avons inventé ce petit objet pour les nuits blanches et pour les jours sans fête… Lisez-le, donnez-le, dispersez-le, faites de la politique ! »

Editions : Bibliothèque GayKitchCamp – ISBN : 978 2 908050 00 6 – Broché : 76 pages –

Mon avis : ChezVolodia

Il est toujours intéressant tout autant qu’agréable de lire les écrits d’un des moteurs de la libération hоmоsехuеllе.

Je ne connaissais l’auteur que de nom et de réputation et je dois avouer que ses chroniques sont savoureuses, et citronnées à souhaits. Michel Cressole tape ou ça fait mal. Lucide, provocateur et irrévérencieux pour l’ordre établi, il défend les folles, flamboyantes, incontrôlables qui se moquent éperdument d’une quelconque reconnaissance sociale et qui renvoie l’hоmоsехuеl basique à une forme de subversivité abandonnée pour rentrer dans le « moule » d’une gaypédétude acceptable par le commun des mortels, à savoir sans vague, plate et fade. Vives les Folles crient de concert Michel Cressole et Patrick Cardon !

Si ces deux personnes parlent des folles avec nostalgie et vouent aux gémonies les hоmоsехuеls ou gais actuels, il faut reconnaître que tous ne peuvent se permettre le luxe de la transgression. De plus, l’avancé des droits des LGBT (grâce aux leaders de la première heure, je le reconnais bien volontiers) ont progressé et de fait, certains gays souhaitent vivre tranquillement, leur hоmоsехualité.

Où est-il écrit qu’être hоmоsехuеl devait se vivre comme le parcours du combattant, entre rébellion, provocation, militantisme à tous crins ? Comme dans le monde hétéгоsехuеl, il existe plusieurs représentations de la communauté hоmоsехuеllе. On ne peut revendiquer et se battre pour l’égalité des droits, ne plus accepter d’être assimilés à des malades mentaux, être intégrés dans la société, tout en voulant par ailleurs s’en différencier par des outrances ! A un moment donné, il faut faire des choix ! Rentrer dans le système ou rester en dehors avec tout ce que cela implique.

Au risque d’être vilipendé, je fais partie de ces gays intégrationnistes (et non ce n’est pas une grossièreté). Ce qui ne m’empêche pas lorsqu’il le faut, de manifester pour soutenir une cause ou revendiquer l’obtention de nouveaux droits permettant une égalité citoyenne avec nos chers hétéros. Mais, parallèlement à cela, je souhaite vivre paisiblement ma différence, avec mon compagnon. Exercer ma profession n’ayant pas la possibilité sinon le luxe de l’abandonner. Et si je ne suis pas « dans le placard », je ne vois pas l’utilité d’asséner à qui veut l’entendre ce que je suis et avec qui je m’envoie en l’air ! Contrairement à certains hоmоsехuеls/gays, surtout pour les plus âgés, je n’ai pas construit ma vie sur ou autour de mon orientation sехuеllе, qui elle est accessoire et relève, de l'іпtіmе. De même, à contrario des années 80/90, il ne me viendrait pas à l'idée d'employer le féminin pour parler à des ou/d'hommes gays, amis ou non !

Dans ce livre, nous avons également quelques belles pages de souvenirs égrenés par Hélène Hazera, grande amie de l’auteur et militante de la première heure. Ce livre fort plaisant recense, bien qu’avec peu de pages, les principaux évènements d’une époque.

Bonjour, ça a l'air interressant vu votre résumé!

Hum oui ça l'est comme tous les livres écrits par les pionniers de la libération hоmоsехuеllе. Merci de votre passage

je suis aussi quelqu'un qui veut vivre tranquillement, ceci dit je pense sincèrement que toutes ces personnes militantes de la première heure n'avaient pas d'autres choix que la provocation. ce qui me heurte maintenant c'est que certains d'entre nous provoque encore alors qu'il faudrait au contraire vivre simplement

pour ma part je suis ouvertement homo partout, travail famille ou vie sociale, ce qui me permet de répondre aux provocations. peut être une sorte de militantisme qui dirait regardez moi vivre , je ne suis pas diffèrent de vous

Vivre ouvertement c'est pas si simple pour tout le monde, ça le devrait pourtant, nous sommes tous et toutes de tout bords confondu des etres humains avec des qualités et des défauts, mais la différence engendre souvent l'incompréhention, je reste discréte dans le domaine profféssionel ( a part quelques colléges et amies qui sont au courrant) !

Nous vivons dans un monde de dingue, la discrétion pour ma part est de mise dans ma vie , il y a juste mes proches qui sont dans la confidence!

personne n'aurait la prétention de dire qu'il est facile de vivre ouvertement partout et surtout pas moi mais je remercie les militants de la première heure

Je vis tranquillement mon hоmоsехualité sans faire de vague. Certains de mes proches sont au courant, mon fils aussi.

Je cède volontiers au militantisme qui se résume pour ma part à planter le drapeau gay de temps à autre à la fenêtre de ma maison côté rue, comme ça tout le monde est au courant dans le quartier., mais n'ayant pas une allure de folle personne n'y croit. C'est dingue non !

Après je frequente quelques lieux gay sur Paris et j'ai pas mal d'amis dans le milieu

Et puis je vous ai ici sur le forum de Tongay

Je me vois mal planter un drapeau gay sur le façade de ma maison, et comme toi Yann personne n'y croierais je ressemble pas a une camioneuse!!!!!!

Il fraudrait aussi je que me fasse tatouée "lesbienne "sur mon front, non il y aurais pas assez de place !!!!

En réponse au message de michaella :

Je me vois mal planter un drapeau gay sur le façade de ma maison, et comme toi Yann personne n'y croierais je ressemble pas a une camioneuse!!!!!!

Il fraudrait aussi je que me fasse tatouée "lesbienne "sur mon front, non il y aurais pas assez de place !!!!

Moi j'le fais par provocation

En tout cas ça n'a nullement changé mes relations de voisinage

Et bien mes voisins doivent bien s'en douter, ils ne voient que des femmes rentrer chez moi et je me cache pas l'été quand je profite de mon extérieur, , mais de là a ameuter tout le quartier, il y a une marge!!!!!