En fait c'était plus l'inverse, en choisissant cette pièce j'ai craint qu'ils ne comprennent ce qu'il était pour moi, mais le choix a dû se faire rapidement et c'est la première pièce qui m'est venu en tête.
De plus faut se retremper dans l'ambiance des jours suivant son décès, dans ma tête tout se bousculait, c'est comme si j'avais manqué de temps pour lui dire combien je l'aimais et c'est dans cette chanson, notre chanson que j'ai trouvé refuge et je voulais qu'il l'entende une dernière fois.
À la sortie de l'église je me suis écroulé et deux bons copains mon relevé et l'un d'eux m'a murmuré à l'oreille... «ça va aller Yves, j'ai compris maintenant».
Au début de la trentaine j'ai fait mon "coming out" officielle et jamais sa famille ne m'a questionné sur le genre de relation que j'entretenais avec lui. Dans les semaines et mois qui suivirent, je faisais des cauchemars dans lequel il agrippait mon bras (en référence au moment passer ensemble dans l'ambulance) et me suppliait de ne pas le laisser partir, j'en étais traumatisé pendant des jours.
Cette fin de semaine fut l'une des plus difficiles depuis bien des années, reparler de cette épreuve, cette plaie qui n'a jamais guéri m'a fait revivre un second deuil. Je ne suis pas le premier et non plus le dernier à perdre un être cher dans une situation atroce, mais de grâce dites aux gens, à la personne qui partage votre vie que vous l'aimer, n'attendez pas qu'il soit trop tard au risque de vivre avec des regrets pour le restant de vos jours.