pour Alex et Vany , la littérature gay québecoise existe
Antoine Charbonneau-Demers, le « mauvais garçon » de la littérature québécoise
À 26 ans, le Québécois Antoine Charbonneau-Demers signe Good boy aux éditions Arthaud, son deuxième roman, le premier publié en France. C’est l’histoire d’un jeune garçon gay comme lui, arrivé dans une grande ville que l’on imagine être Montréal, pour pouvoir enfin vivre sa vie. Toute ressemblance avec l’auteur ne serait pas fortuite.
Il est du genre timide. On sent ses hésitations, chaque mot est pesé. Les phrases sont brèves. Presque trop. On se dit que son style est un peu court et puis finalement non. Il dit peu, mais dit l’essentiel. Précis et calme. De passage à Paris avant de rentrer chez lui et de s’isoler, à Montréal, cause Covid et quatorzaine, Antoine Charbonneau-Demers nous a répondu dans les locaux de la maison Arthaud, place de l’Odéon. Un bureau face au théâtre dans le quartier historique de la littérature française, celui des éditeurs, du jardin du Luxembourg. Un décor pas très raccord avec la conversation de ce jeune écrivain qui n’a rien d’académique.
Antoine est arrivé à Montréal en 2014 après une enfance et une adolescence passées à l’ouest du Québec, en Abitibi, né dans une ville minière de parents profs qui l’ont toujours poussé à lire. Sans doute trop. Avant l’âge de dix-huit ans, il n’avait pas ouvert un livre. Il a commencé au Cégep — une classe, au Québec, entre lycée et université — où il découvrit la chose, émerveillé. Le déclic : Coco, prix du premier roman, des nouvelles, et puis ce second, Good boy, roman d’apprentissage. « Ce livre est né quand j’ai vécu mes premières ехрéгіепсеs urbaines, amoureuses, mais aussi paranoïaques. »