Tu m'apprend quelque chose, Madeinfrance. Et je ne vais pas "troller", du tout.
La connaissance historique n'a rien de commun avec la soupe médiatique sur laquelle - oui - l'on peut se brancher en continu ; d'ailleurs, se brancher en continu est une manière de ne rien assimiler, ni des événements, ni de la ргоfопԁеur de l'histoire.
Se laisse marteler qui le veut bien : n'ouvrant pas ma radio dès le matin, ni ma télé le soir, je picore à mon rythme les journaux, et les vidéos.
Rares sont ceux qui ont témoigné des conditions des camps d'extermination. Dans le film de Claude Lanzmann, "Shoah", il y a UN survivant du commando de ceux qui brûlaient les corps des gazés, et puis UN conducteur de train polonais qui conduisait les convois jusqu'à l'entrée du camp ; il y a eu de rares photos prises par les nazis eux-mêmes ou, en catimini, par les détenus ; il y a eu les écrits enfouis, je ne sais plus dans quel camp, et extraits de la terre après la guerre. Et quelques livres.
Et, nous ne savons pas tout, l'histoire étant irréductible aux témoignages oraux et à des récits traçant les grands lignes de l'extermination.
C'est seulement depuis les travaux de Jean-Claude Pressac, qui a dépouillé les archives d’Auschwitz-Birkenau, vu les devis, les commandes de ciment et d'acier et de gaines, les commandes de Zyklon B, et qui a aussi exploité, à Moscou, la part des archives emportées par l'Armée rouge, que nous savons, précisément, comment a fonctionné la machinerie du meurtre de mаssе.
Jean-Claude Pressac, d'abord négationniste, a été persuadé par son enquête. Il en a communiqué les résultats lors d'un colloque en 1982. Puis son livre "Les crématoires d'Auschwitz : la machinerie du meurtre de mаssе", en 1993, a porté, au grand public, les détails de son enquête.
C'est, donc, SEULEMENT DEPUIS VINGT ANNÉES que chacun peut savoir - exactement - comment, en toute matérialité, fonctionnait la machine d'anéantissement.Et c'est grâce à cette précision que la négation du génocide des Juifs européens peut être réduite au silence. Donc, nous apprenons, la science historique progresse, il y a encore matière à recherche.
Je conclus, des travaux de J.-C. Pressac, somme toute récents, qu'il y a encore matière à recherche sur le COMMENT du génocide des Juifs, et des Tsiganes (les prisonniers de guerre soviétiques étant aussi traités comme des "sous-êtres", le nazisme prévoyant que la "race allemande" avait seule le droit de s'étendre et de vivre sur les territoires des Slаvеs).
Lisez Jean-Claude Pressac, dont j'espère que l'on va enfin le republier !
Madeinfrance, merci !
Je retiens le nom "Pilecki" !A propos de Ьапԁе dessinée, recommandons l'excellent "Maus", d'Art Spiegelman :