Ben non justement,
Psychologie bien équilibrée. Moi ça va plutôt bien, j'ai les idées claires
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C'est refuser de parler de la mort et de l'affronter qui est anormal.
Notre société s'interdisant de le faire, crée un malaise général : accepter la mort, c'est reconnaitre la valeur de la vie. Ce n'est pas pour rien que nous jouons avec l'autodestruction programmée de l'humanité, une sorte de suicide collectif, dénoncé sans cesse par les écologistes (entre autres). Peut-être que si chacun de nous faisait un travail d'introspection sur son désir de mort, peut-être pourrions-nous sortir de la spirale infernale de la destruction de la planète ... et de nous-mêmes.
Et comment qualifies-tu la psychologie d'un suicidé ?
En réponse au message de axelr :
En réponse au message de jack_dansu :
En réponse au message de octavo :
Oui plusieurs fois. Très jeune, j'ai joué avec la mort, parfois violemment. Je n'acceptais pas cette vie ici bas. Et contrairement à ce qui est écrit plus haut, le désir de mort n'était ni lâche ni égoïste. Bien au contraire. Je voulais partir parce que je ne voyais pas d'issue à ce monde, parce que la souffrance est partout et perpétuelle. Quel espoir de ne plus voir des gens mourir de faim? De ne plus voir mes congénères mourir d'accidents ou de maladie ? Etc ... Je ne pouvais considérer mon "bonheur" alors que la souffrance était là autour de moi.
Égoïste ? non plus. Je pensais aux personnes à qui je ferais le plus de mal en partant.
Et puis, à force de jouer avec la mort, j'ai compris qu'elle ne voulait pas de moi. Heureusement sans doute. Et j'ai tourné la page. La mort ne voulait pas de moi, alors je ne voulais plus d'elle. Ça parait simpliste, mais la vie et la mort sont simples au final. L'un ne va pas sans l'autre.
Pour autant la mort ne m'a pas lâché. Durant des années j'ai passé du temps à enterrer mes proches, très tôt, en passant par celle d'une amie de fac, le décès de ma mère et de sa volonté de mourir jeune, de la mort d'amis gays durant les années noires du sida ...
J'ai fait à plusieurs reprises un travail important sur moi pour comprendre ce lien à la mort. J'ai eu des réponses.
Si ce n'était pas ma mort qui avançait, c'était celle des autres.
Depuis longtemps, je suis réconcilié avec elle. Elle ne me fait pas peur et je peux fricoter avec elle. Mais le suicide d'un ami est toujours un drame et quelque part un échec.
L'échec de la vie face à la mort, face à la souffrance intérieure. L'échec de soi à n'avoir pas compris ce qui allait arriver, à être impuissant face à la volonté d'autodestruction de l'autre.
Il n'y a pas de lâcheté : il est souvent plus lâche de vivre en faisant semblant, dans les apparences et de refuser d'aller au fond de soi.
Il faut un courage énorme pour organiser sa propre mort ... et la réussir.
Mais la vie est la chose la plus importante de l'univers, elle est exceptionnelle.
Le problème de nos sociétés est d'ignorer la mort, soit en la banalisant (tant de morts sur la route, tant de migrants morts en Méditerranée ...etc) soit en l'ignorant (le sujet reste tabou). En libérant la parole sur la mort, probablement bien des vies seraient sauvées, bien des suicides seraient évités.
Les attentats en France ont permis, hélas, d'aborder la mort, de mettre des noms et des visages sur les chiffres.
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À tes souhaits...
drole de psychologie tout de même...
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