Le contexte nous pousse à envisager l'actualité et les relations internationales sous l'angle réducteur de la religion. La rébellion houthi ne cache pas ses motivations religieuses, mais ses dessеіпs sont tout autant ethniques : cette tribu nord-yéménite reprochait à l'ancien pouvoir central tenu par la majorité arabe de préparer une réforme administrative rognant sur l'autorité des pouvoirs tribaux. Sous couvert d'un fédéralisme faussement décentralisateur, elle renforçait l'autorité du pouvoir central sur certaines régions recherchant l'indépendance, ou l'autonomie administrative.
Revenons aux choses plus intelligentes,
Climax je ne suis pas du tout de ton avis, les forces yéménites en présence sont les Sunnites (minorité forte) ce sont eux qui viennent de prendre le pouvoir au nord, ce qui veut dire que la majorité va souffrir un max.
Les Houthis ont pris le pouvoir. Ils ne sont pas Sunnites, mais Chiites.
N'oublions pas que cette rébellion, menée par une minorité chiite minoritaire au sеіп du chiisme, a été soutenue par une partie de la majorité sunnite, notamment au moment de la prise du palais présidentiel, et de la déposition de Mansour Hadi. Beaucoup de Sunnites refusaient, en effet, l'accroissement du pouvoir central corrompu contre leurs autorités traditionnelles tribales, ou territoriales.
Allié de longue date du Hezbollah auquel ils fournissaient de la chair à canon et en Syrie idem.
C'est donnant/donnant. L'Iran surtout, mais le parti Bath de Syrie et le Hezbollah ont aidé et armé les Houthis. Cette tribu a fourni naturellement des combattants en retour ; ils ont notamment défendu l'armée régulière syrienne contre les attaques des jihadistes.
Au sud, c'est maintenant Al Qaïda qui a pris position, et je ne vois pas un mouvement ouvrier poindre le nez
On peut d'ores et déjà envisager la partition du Yemen. Elle fait le jeu d'Al Qaida dans le Sud. Mais il faut nuancer. D'une part, les partis indépendantistes "sudistes" vont réagir et ne verront sans doute pas d'un très bon œil l'instabilité d'un gouvernement jihadiste. Les vestiges de l'ancien parti unique marxiste sont encore visibles. D'autre part, au Nord, les Houthis sont des opposants engagés activement dans une lutte contre la branche rétrograde de l'islam sunnite véhiculée par Al Qaïda et par l'EI. D'un point de vue presque "machiavélien", en occident, certains se réjouissent tout en poussant officiellement des cri d'orfraie contre la rébellion. Le pouvoir Houthi - contrairement au gouvernement précédent - ne fera pas le jeu d'Arabie Saoudite, très déférente envers les courants jihadistes. L'ancien pouvoir de Sanaa avait fait de l'Hadramaout un avant-poste pour les terroristes.
Contrairement à Toi, c'est le début de massacre et de famine et misère pour la majorité chiite
Nous parlons de la majorité sunnite, et non chiite ; ce qui est très différent.
Quoi qu'il en soit, il est indéniable que les Houthis se sont pour l'instant comportés en pillards afin de renflouer leurs caisses vidées par l'offensive. Mais, s'ils veulent gouverner, ils devront composer avec la majorité - arabe et tribale - sunnite, et surtout avec leurs soutiens au sеіп de celle-ci. Nous sommes dans une période de transition durant laquelle les Houthis devront trouver des alliés nationaux et internationaux pour tenir le pouvoir ; l'Iran et les États-Unis font déjà pression pour stabiliser un nouveau pouvoir qui ne pourra tenir le pays en se mettant à dos la majorité, fût-elle sunnite. S'il est acquis que le Sud-Yemen connaîtra des soubresauts séparatistes, les nettoyages ethnico-religieux au Nord ne sont pas encore d'actualité.