- Port de reine, fière chevelure,
reflets mordorés,
sublimes.
L'égrener sans fin, sans cassure
tel est mon pari ,
ultime.
Il y a là, dans les sonorités de "L'égrener sans fin, sans cassure", le rappel du glissement des ԁоіgts dans la chevelure, c'est bien ; "port de reine" n'est pas neuf mais, pour autant que les mots sont usés, c'est une expression de bon aloi, qui résonne bien ; le fait de ne pas mettre de majusсules chaque fois que tu vas à la ligne conserve une unité, utile puisque tu alternes des vers de différente mesure ; j'éviterais l'hyperbole "sublime" qui épuise le reste du texte ; bien évidemment, tu peux ne pas faire rimer, et d'ailleurs tu rappelles le "i", mais n'est-ce pas geignard ?
Je peux te suggérer cette approche sепsuеllе :
Port de reine, fière chevelure,
reflets mordorés,
іпtіmеs. [Ou "Infimes", pour suggérer l'éparpillement du mordoré]
L'égrener sans fin, sans cassure,
rester vers l'orée,
ultime.
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L'amande de tes yeux te chinoise,
oui je ris.
Percé à jour,tu me déshabilles,
je n'ai pas menti.
Enflammée,
cette poésie part en vers libres,
tant de toi je suis ivre.
Il y a là de fâcheuses dentales "amanDe", "De", "Tes", "Te" qui force à une prononciation heurtée contraire à la douceur, serait-elle enflammée ; "cette poésie", non, c'est toi qui pars en vers libres ; le texte, c'est toi, et te mettre à distance comme ça, pour faire de ton texte une chose que tu examines casse le сhагmе ; même remarque pour les dentales "Tant", "De", "Toi", qui sont heurtées. "Enflammée" me paraît fade, et fait trop référence à des milliers de flammes amoureuses du passé. L'anacoluthe (la rupture de construction de la phrase) : "Percé à jour, tu me déshabille", du fait de la brièveté de cette phrase n'est pas des plus claires.
Je propose :
Tes yeux en amande te chinoise,
oui je ris.
Tu me perces à jour et déshabilles,
je n'ai pas menti.
Remué,
me voilà au départ en vers libres,
par toi je deviens ivre.
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Je goûte jusqu'à tes oreilles,
je les sais toujours en veille
à guetter mon chant d'amour.
Celui qui se dessine sur tes lèvres,
qu'ensemble nous entonnons
ce soir, toujours.
Il y a là, au premier vers ci-dessus, une cacophonie qui me chiffonne, " G... T... K... T... ", même chose pour "DeSSine Sur" ; le verbe "entonner" me fait penser aux chants de corps de garde (ben oui
, c'est comme ça). "Ce soir, toujours" est une apposition très exacte donnant la mesure du sentiment amoureux : un défi au temps tyrannique, qui voudrait éteindre à l'instant, refréner par sa fuite, rendre languissant et passant et épisodique l'amour qui se veut durable, et réclame une éternité.
Je propose :
Et je goûte à tes oreilles,
je les sais toujours en veille,
à guetter mon chant d'amour.
Celui qui se dessine à tes lèvres,
qui est notre communion,
ce soir, toujours.
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Voilà ce que peut être une critique de texte, argumentée, empathique, ne cherchant pas des "fautes", attentive au déroulement des mots et à leur sonorité.
Un texte est un appel.
En vérité, Ritha soumet, à votre appréciation et à votre jugement, ses textes, avec générosité.
Alors, halte à l'adoration des personnes ; oui à l'appréciation argumentée des textes.