Le scandale prend des proportions énormes. L'affaire du tabassage d'un producteur de musique noir par quatre policiers acсumulant les infractions à fait "réagir très vivement" notre président hier. C'est la loi du genre telle les images sont fortes, incontestables et soulèvent l'indignation. Elles surviennent, de plus, après un premier incident très grave avec l'évacuation violente d'un camp de migrants, place de la république. Que de tels événements se produisent est déjà, en soi, parfaitement anormal dans une démocratie. Qu'ils surviennent alors même que le gouvernement tente de faire passer une loi limitant l'utilisation des images-qui apparaissent, dans l'affaire du producteur de musique, comme le seul rempart à un arbitraire reposant sur des déclarations mensongères--est encore plus inquiétant.
Pourquoi ? Parc'que ces incidents donnent à voir qu'une partie -espérons le minoritaire--des forces de l'ordre est en "roue libre" alors même qu'une loi demandée avec force par les syndicats de policiers se discute. Censée protéger les fonctionnaires, est-elle interprétée com'un droit à l'impunité ? Ou, plus sûrement, la volonté de "faire corps" de la profession qui protège les siens n'a-t-elle pas fini de fair'exploser un déni absurde ?
Qui peut encore prétendre, en effet, que les violences policières n'existent pas ???