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Et je suis travaillé par le temps suspendu - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Et je suis travaillé par le temps suspendu
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 16 avril 2016 à 21:13
    Et je suis travaillé par le temps suspendu
    Et par ton corps absent, tes yeux de solitude,
    Par les déserts en toi, la forte certitude
    Que tu restes au-dehors, et tu n'as défendu

    Dans ton cercueil enfoui que cet endroit perdu,
    Un non-lieu de la mort ; ta lunaire amplitude
    A des lueurs d'ivoire, et dans la platitude
    Du cadavre tu tombes en morceaux au rebut.

    Ton voyage sur place, à Loulé en Algarve,
    Est un démembrement qui conquiert le néant ;
    Tu as pour firmament une caisse de bois ;

    Tu écarquilles un lent regard comme une larve,
    Tu as perdu l'organe de ton œil transparent ;
    Je ne m'adresse à rien par la fiction de toi.

    (à suivre)
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 16 avril 2016 à 22:43
    Je collecte une voix et je perçois une onde
    De bruits, de vents, d'orages qui ne t'ont effleuré ;
    Je recueille ton corps, et je suis heurté
    A des éclats épars ; je cultive la honte

    De t'oublier si vite, et ton écho ne monte
    Plus d'aucune épaisseur, et le sanglot pleuré
    N'est que feindre une voix, et d'avoir abordé
    Dans un pays nouveau, au cercle d'une ronde ;

    Je ne sais plus tes yeux, je connais leurs adieux ;
    Ta silhouette est embrouillée géométrique ;
    Ton odeur éventée n'est plus une Arabie ;

    Ta peau décolorée est un parchemin vieux :
    Ton manteau s'est vidé, et ton ombre est étique ;
    Tu es sans lendemain, à peine es-tu la nuit !

    (à suivre)
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 16 avril 2016 à 22:52
    Alors, les gars, pas de sсаtоlogie qui choque
    (comme dans le texte précédent, paraît-il)
    vos sensibilités bienséantes, vos préciosités
    de gens qui ont des convenances, eux ? Pas de mots
    qui ne soient pas dans le ton de vos idéalités ?

    La mort et la pleurer, ce n'est pas la gaieté ?
    Ça fait trop longtemps que je pleure à votre goût,
    c'est une incongruité ? Le deuil de la mort
    a de ces cruautés, qu'après la mélancolie
    Il vient le plein regret !

    La travail du deuil, voyez-en l'étymologie !
    Des deux vocables ensemble, s'il vous plaît !

    Merci !
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 16 avril 2016 à 23:55
    Ta peau ambrée ombrée, le sourire enrayé !
    Le mot doux le matin, d'une main caressée
    La valeur des syllabes, assemblée et dressée
    Pour instaurer le jour ; le tracé délayé

    Comme un lapin s'enfuit de ta fidélité
    L'espace d'une vie ; ta couleur est passée,
    Mon souvenir floué, ma parole entassée
    Se fonde sur des riens, sur une incongruité,

    Le creux à l'estomac ; ma chaloupe inversée,
    Mon abîme et ma perte, mon absence innervée
    De tes fils invisibles, de ta solidité

    Désormais squelettique, j'ai embrassé l'espace,
    J'ai pétri ta substance, le vent me fait la passe
    De ses ocres et de ses poussières, ô vanité !

    (à suivre)
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 17 avril 2016 à 00:29
    Alors, les gars, pas de sсаtоlogie qui choque

    C'est très bien Climax, bien plus agréable pour le lecteur que de subir l'agression de mots "dérangeants", je ne jugerai pas du temps nécessaire pour accepter la mort d'un proche, c'est très variable selon les individus, pour moi une journée pour toi des années, pour d'autres entre les deux.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 17 avril 2016 à 00:37
    Je m'abstiens volontairement et à dessеіп de discuter du thème des "mots dérangeants" qui "agresseraient" ; je note cette opinion, ses jugements, et les limites qu'elle entend voir observées par un texte !

    C'est bien de suspendre ton jugement , Draconis ; d'ailleurs, moi aussi, je suspends mon jugement sur la durée nécessaire à une séparation que la mort a accomplie et que, moi humain, je subis.

    Je ne sais pas, il n'y a pas de norme, peut-être des moyennes statistiques, Draconis !

    Tout ce que je sais, c'est que je souffre de son absence, de plus en plus, et que chaque conscience de cette absence est le renouvellement de sa perte à chaque fois !
  • yzzug Membre élite
    yzzug
    • 17 avril 2016 à 03:40
    Comme je te comprend... Mon chère 007 .
    Il n a aucune possibilité de deuil pour un amour ... Qui as été arrêté par le décès de l hêtre aimé.
    Des années que j ai perdu mon B..... , et bien certaines phares certaines images et certain moment de vie ...
    Immédiatement il apparaît dans mon cerveau.. Non non non jamais ... Il quittera mes souvenirs et surtout je veux pas .. Car je l aime a jamais .
    Je me dis souvent... J aurai aimé rompre avant sont décè avec une bonne EN gueulade ... Même un poing dans la gueule m aurait fais рlаіsіг... Que de subit sont manque physique a jamais..
    Oui ... J avais 28 ans quand mes bras , ont porté sont corps mou et désarticuler... L horreur de ma vie ..
    Maintenant .. Il restera dans mon Coeur .. Dans mes larmes qui coulent en ce moment de mes yeux toujours triste .
    Dans quelques heures... Les bras de mon doudou me consoleront et .... Moi..... Fière... Je lui en parlerai jamais !!!

    Merci de ce texte ... J ai retrouvé mon B...... Le temp d une lecture ... Surtout ne l oublie pas ce Simon.. Il reste a toi a jamais.... Il est a toi garde le ..

    Et fais comme moi, remercie je ne sais quelle dieux .. Quelle idéologie, de t avoir fait connaître l amour .. Le vrai .. Celui qui nous passera JAMAIS

    Excuse les fautes et autre défaut de phrase mais mes yeux ne sont plus transparent.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 17 avril 2016 à 17:06
    Yzzug, je te rassure, tes fautes d'orthographe ne déstructurent pas le fil de tes réflexions, ça reste amplement compréhensible.

    Je ne vais pas faire l'éloge de l'orthographe malmenée, cependant ; ton côté brut de décoffrage - mes dis-je à tout hasard - pourrait s'exprimer autrement, peut-être ?

    Yzzug, nous oublions ; et l'amour, comme je l'ai mal pratiqué, comme bien des traits maladifs de mon Simon et comme mes pathologies auront gâché cet amour ; il n'empêche que, malgré tous ces obstacles, nous nous sommes aimés.

    Et bien qu'il m'ait quitté en me disant "En Fait, tu ne m'as jamais aimé" (pour mourir six jours plus tard chez ses parents, jamais vus), je sais que je l'ai aimé !
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 17 avril 2016 à 17:10
    En réponse au message de draconis :

    Alors, les gars, pas de sсаtоlogie qui choque

    C'est très bien Climax, bien plus agréable pour le lecteur que de subir l'agression de mots "dérangeants", je ne jugerai pas du temps nécessaire pour accepter la mort d'un proche, c'est très variable selon les individus, pour moi une journée pour toi des années, pour d'autres entre les deux.

    Je te relis, Draconis, et il me paraît que tu as de l'agressif une conception très restrictive : les mots décrivant l'absence de la mort agressent ; cependant, ce ne sont pas les mots des processus corporels de l'amour, donc ils seraient acceptables par ta morale.

    La mort de Simon, moi, me "dérange" !
  • bel-ami1 Membre expérimenté
    bel-ami1
    • 17 avril 2016 à 18:19
    Merci Serge
    pour ces lignes que j'ai lues et relues à haute voix, comme je le fais parfois pour les poemes qui m'émeuvent,
    elles sont d'une beauté et d'une élégance pour décrire ce qu'est l'absence irréversible d'un être cher......
    qu'on ne peux, qu'on ne veux oublier.

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