Merci pour cet émouvant partage même si il est un peu tôt pour te souhaiter bonne nuit.
Au cœur de l'été tu nous offre ce petit rafraîchissement d’hiver composé sur les mots de Wilhelm Müller.
Quel merveilleux moment!
Sébastien
nigivir
Membre élite
3 août 2014 à 21:52
Merci Sébastien.
Écouter ce passage me touche toujours beaucoup.
Gute nacht!
jiminy
Membre émérite
3 août 2014 à 23:24
Bonsoir Hasbeen,
Souzay et Baldwin ont longtemps formé un tandem de choix dans le répertoire de la mélodie et du lied qui m'a ravi.
Je souhaiterais te faire connaître cette version chantée par Hans Hotter accompagné au piano par Gerald Moore qui est une merveille d'interprétation sobre et de beauté vocale.
Il existe aussi les nombreuses versions plus connues de Dietrich Fisher Dieskau dont celle avec G. Moore au piano, également inégalable...
Bon écoute ! et merci pour ton choix.
napolion
Membre confirmé
4 août 2014 à 06:26
+1 pour la lecture de Hans Hotter avec Gerald Moore qui figure aussi parmi mes versions historiques préférées, pour sa puissance d'incarnation, et les qualités que tu relèves jiminy. (J'ai beaucoup de mal avec la sophistication de Fischer-Dieskau en revanche.)
12 ans plus tôt, Hotter gravait son premier Voyage, avec un certain Michael Raucheisen. Sans doute moins abouti vocalement (et pianistiquement), mais d'autant plus émouvant qu'il fut enregistré dans l'urgence, à Berlin, sous les bombes alliées.
napolion
Membre confirmé
4 août 2014 à 06:43
Je ne résiste pas à partager avec vous ce document exceptionnel sur lequel je suis tombé par hasard il y a quelques mois : le vieux Hans Hotter qui passe le flambeau au tout jeune Thomas Quasthoff, dans une mise en abîme troublante de la rencontre du voyageur solitaire et du joueur de vielle. Hotter est devenu ce Leiermann. L'instrument a perdu de sa superbe, mais рutаіп que c'est bouleversant.
napolion
Membre confirmé
4 août 2014 à 06:56
Et puis va, avec le pseudo qui est le mien, j'ai quand même le droit de vous faire part de MA version préférée du cycle.
Un live du grand Matthias Goerne "accompagné" par l'immense Alfred Brendel, plutôt duettiste qu'accompagnateur.
Merci de tout cœur, Jiminy et Wanderer, pour les versions que vous proposez.
Il est clair que plus la version est rapide et enlevée, et moins il y a de place pour l'émotion que j'ai ressentie et que je continue à ressentir lorsque j'écoute ce morceau (serais-je attachée au souvenir que j'ai eu la première fois que je l'ai entendu?). Ce qui n'enlève rien au рlаіsіг que j'ai à les écouter toutes! En somme, la version donne une vision tout à fait différente de l’œuvre! Ce que j'écris est un peu évident, mais disons que là, j'en ai fait l'ехрéгіепсе concrète. Et finalement, lorsque j'écris, comme cela m'arrive parfois, que j'aime le Gute Nacht de Schubert, je vois bien là que fondamentalement, cela ne veut pas dire grand chose.
Wanderer, le document que tu proposes est très beau! Merci. Les thèmes du soleil (la Lumière!), de l'obscurité, de la trinité m'habitent sans arrêt et alors, ce joueur de vielle solitaire, incompris mais dont l'action est tout sauf "silencieuse", j'y vois une merveilleuse métaphore de l'art (et peut-être de l'inspiration artistique) et de la vie (et des intuitions diverses qui l'accompagnent). Et la musique et ce duo sont effectivement bouleversants.
Voilà, après, je vous raconte tout ça, mais moi, fondamentalement, j'y connais rien en musique classique.
Merci en tout cas et Schönen Tag noch.
jiminy
Membre émérite
4 août 2014 à 17:35
L'instrument a perdu de sa superbe, mais рutаіп que c'est bouleversant.
On ne peut être et avoir été, mais, comme tu le dis, que c'est émouvant ! Merci pour ce partage.
Quant à DFD, que tu trouves 'maniéré', il en fait une tout autre approche, sans doute moins sobre, mais alors... quel travail somptueux ! Du travail d'orfèvre, remarquablement ciselé, faisant un sort à chaque syllabe, mettant une intention sur chaque mot, jouant des diverses couleurs de sa voix avec bonheur.
Remarquable représentant de l'Ecole Viennoise et merveilleux interprète à l'ART apprécié et reconnu sur le рlап international, son intégrale des cycles de lieder Schubert m'a toujours laissé pantois et émerveillé.
Ne nous plaignons pas que la mariée soit trop belle, tout est à un tel niveau... qu'on peut regretter que cet art et cet amour du phrasé se soit 'perdu' de nos jours. Tellement ne font que 'réciter' avec ennui...
Mais... chacun son goût ! et non pas "chacun a 'Bing's goût'" !
Pour te faire рlаіsіг, la version de Hotter, au mieux de sa voix en 42, chantant le "Wanderer". Sublime interprétation.
napolion
Membre confirmé
4 août 2014 à 22:18
@hasbeen : Merci à toi de nous faire replonger dans cette oeuvre au coeur de l'été ! Moi je suis davantage touché par le tempo justement assez enlevé de la version Goerne/Brendel sur Gute Nacht, en ce qu'il nous cueille in medias res et imprime immédiatement à l'oeuvre un mouvement de fuite en avant, de course à l'abîme. Après tu as raison, notre oreille est formatée par la première interprétation qui nous a touchés d'une oeuvre, et il est parfois difficile de s'en détacher pour s'ouvrir à d'autres lectures. Et oui, quelle métaphore poignante de la figure de l'artiste dans cet cet humble Leiermann, aux antipodes du créateur démiurge : son art ne semble commandé que par un pur réflexe existentiel. Ex aequo avec le fondeur de cloches d'Andreï Roublev dans mon panthéon des métaphores-de-figures-d'artistes.
@jiminy : Merci pour ce très beau Wanderer, je le prends comme une dédicace personnelle. Je ne peux que souscrire à ce que tu dis de Fischer-Dieskau, et pour tout dire j'епvіе ceux qui arrivent à l'écouter, car ça n'est même pas qu'il m'est indifférent, c'est qu'il m'est complètement insupportable. Je me fais toujours la réflexion, en l'écoutant, que trop d'art tue l'art. Son calcul permanent me donne un sentiment d'insincérité qui me coupe de la force émotionnelle du texte. (Ça passe déjà mieux sur des pièces plus anodines.) Ce n'est pas faute d'avoir essayé, j'ai bien 4 ou 5 de ses innombrables gravures du Voyage, pas une que j'aie pu écouter jusqu'au bout. Mais je persévérerai, je nourris toujours l'espoir d'avoir un jour une révélation. En revanche, j'ignorais que la tradition d'interprétation à laquelle il se rattache fit "école". Tu as d'autres représentants de cette école viennoise en tête ? J'y arriverai peut-être par des chemins détournés !