"Hokusaï : le fou de dessin" - de H.-A. Baatsch - Littérature & poésie

Il est difficile de se retrouver dans l'actuelle production nippomane qui nous envahit. Et qui nous présente les grands mаîtге de l'ukiyo-e ("le monde flottant"), dont Hiroshige et Hokusaï.

Aussi, le livre d'Henri-Alexis Baatsch, imprimé à Hong-Kong, avec les caractéristiques d'un livre asiatique (le recto et le verso sont deux pages apposées l'une à l'autre), avec sa restitution honnête des couleurs et des traits, avec une présentation concise et sensible écrite par un homme coutumier du fait de se mettre dans un regard japonais (et qui, de plus, est un traducteur, en allemand, des classiques de la littérature nippone), avec sa volonté malgré le format réduit de n'ignorer aucun aspect de l'oeuvre de Hokusaï, l'homme aux trente mille dessins - est-il une excellente introduction, recommandable, et qui donnera à chaque lecteur bien du рlаіsіг.




Aux éditions Hazan, réédition en 2014, pour vingt-cinq euros.
Soit dit en passant, les éditions Hazan publient pour des sommes relativement modiques de grands livres !

Pour le рlаіsіг, quelques-unes des œuvres de Hokusaï reproduites :

Superbe l'art pictural de là bas! Ils parviennent à composer de belles choses d'un manière simple sans tomber dans le graphisme pauvre, ce qui est loin d'être aisé! Les vides deviennent des pleins dans le dynamisme des compos. le Yin et le Yang quoi

Merci pour cette rétrospective des quelques oeuvres sur Katsushika Hokusai (1760 .1849) école Ukiyo-é..".vague au large de Kanagawa." la puissance et le rythmées puissances vivante, s'était des gravures sur bois ,une plaque pour chaque couleurs et personnages ,un travail fantastique à l'époque ( pour une représentation plus de cinquante gravure était nécessaire ,qui aujourd'hui pourrait rivaliser un tel labeur .Le grand public ne connaisse pas grand chose sur cette œuvre remarquable la vague appelle Hokusai . Cette même vague , fut d'ailleurs reprise en différentes tranches soit vers la droite ,ou la gauche ,cela donne une vue totalement différente sur le paysage ,la barque apparaît ou disparaît ,l'esthétique des rouleaux marins et les chapelets de dentelles de l'éсume donne une nuances et une force dans les tons de bleu (on ne parlait pas encore du bleu monochrome IKB (Klein)...

Autre livre recommandable pour sa beauté et pour son prix (vingt-deux euros), c'est le catalogue de l'exposition réalisée au Musée Départemental Breton de Quimper (comme quoi l'on peut, en province, réaliser de belles et puissantes expositions) :



"L'amour de la nature : Hiroshige, Hokusaï, Henri Rivière", aux éditions Locus Solus.

"Cet ouvrage associe trois des plus grands mаîtгеs de l'estampe en couleurs, réunis par leur admiration commune pour les beautés de la Nature : Hokusai (1760-1840), auteur universellement connu de la Manga et des 36 Vues du Mont Fuji ; Hiroghige (1797-1858), célèbre pour les fascinantes Vues des jardins et parcs d'Edo ; le graveur français Henri Rivière (1864-1951), collectionneur de ces deux mаîtгеs japonais qu'il admirait et qui l'influencèrent ргоfопԁément. En témoignent ses merveilleuses séries des Aspects de la Nature ou de la Féerie des heures. Rédigé par les meilleurs spécialistes, ce livre reproduit plus d'une centaine d’œuvres où se révèle une approche respectueuse de la Nature, célébrée par trois artistes dont le message "écologique" est toujours actuel." (quatrième de couverture de l'ouvrage)

Oui, Gentilmec, l'art de l'estampe (la partie la plus connue de l'oeuvre des artistes japonais) exigeait, de la part de l'artiste un tracé exact, mais aussi des graveurs capables de faire des bois pour l'imposition de chaque teinte, et des mаîtгеs-imprimeurs capables de fixer les couleurs sur le papier avec une juste mesure de leur force et en se réglant sur les repères indiquant la juste pose de chaque bois.

Comme tu l'exprimes, chaque estampe est le résultat de la pression d'autant de bois qu'il y a de couleurs : autant dire, pour une estampe ordinaire, une dizaine de bois.

Ceci est fort bien expliqué dans le second volume que je recommande !

Et ce sont ces artisanats artistiques - quel apprentissage pour devenir imprimeur d'estampes !!! - qui ont donné tant d’œuvres aux coloris subtils et aux traits délicats : regardez, de près, sur une oeuvre originale, les cheveux nuancés des personnages, vous pouvez les distinguer les uns des autres et les compter un par un !

Je te remercie pour ta gentillesse ,je connais très bien les arts et la culture japonais de part ma formation universitaire le japon est une seconde nationalité....

C'est un рlаіsіг que de rencontrer un vrai connaisseur du Japon ; moi, je n'ai subi que son attraction, et mon cœur a par ailleurs adopté le Portugal.

J'expliquais le peu que je sais à l'usage des personnes qui peuvent s'y intéresser ici.

Mais, vraiment, au Musée Départemental Breton, un petit film très bien conçu montrait les différentes phases de l'estampe après le dessin, et le labeur était impressionnant !

Les taches insignifiantes sont celles qui requièrent le plus grands sérieux , le monde qui nous entourent a été conçue pour les kamis (dieux) depuis l'origine du monde pour fonctionner dans l'harmonie du corps et l'esprit de Jôchô

Oh oui, j'ai bien conscience que transmettre un maigre savoir est d'autant plus exigeant, et que l'on ne peut, d'autant plus, être approximatif et induire en erreur : plus l'idée que je me forme du travail des artistes japonais est imprécise, plus je dois m'assurer de ne pas écrire des inexactitudes coupables.

Parmi les inexactitudes coupables, dans ce genre de sujet relevant de l'esthétique, il y a l'inflation, facile, démesurée, et vaine, des qualificatifs ne traduisant que mon appréciation : aussi les ai-je proscrits.

Il est de toute nécessité que chacun puisse s'approcher de telles œuvres sans avoir l'esprit imbu et prévenu par des marques de révérence qui induiraient ce que Hokusaï n'aurait pas souhaité : qu'on le révère, lui, plutôt que l'on regarde, de tous ses sens, un de ses dessins -estampes ou autres.

Voilà pourquoi il faut s'interdire les marques de la vénération, incongrues, inadéquates, impuissantes à nous rapprocher un tant soit peu des dessins de Hokusaï.