- 27 septembre 2017 à 23:06
Butterflysand, ce qui m'avait révolté précédemment était l'éviction, la négation du père comme être et comme représentation ; la réduction de l'homme au rôle biologique de géniteur ; et la position toute de refus de ces dames (fermeture provenant de blessures, certes) vis-à-vis d'un homme quel qu'il soit.
Et bien moi, je constate que votre attitude de femmes, reconnaissant un père à vos deux filles, a sans aucun doute été déterminante pour que cet homme évolue et assume pleinement son rôle (ça me touche beaucoup) : les enfants ont besoin de parents qui se considèrent, s'estiment, ne sont pas en guerre, malgré les séparations, les mésententes.
Je le sais de mon histoire personnelle, qui m'a simplement rendu FOU (et donc mis en soins psychothérapiques pour une vie entière : c'est la conséquence) : il a été dramatique pour moi que ma mère, ado éternelle, aussi aimante pour moi qu'elle ait été comme elle a pu, ait déprécié, en vertu de ses souffrances indéniables, mon père ; et que mon père, en vertu de sa jalousie pathologique et de ses souffrances incontestables, aussi aimant à mon égard qu'il ait été comme il a pu, traite de "sаlоре" ma mère jusqu'à la fin de sa vie.
Voilà pourquoi je suis ému : les enfants s'accommodent,
à mon avis, de toutes les (re)configurations familiales
possibles, pourvu que leurs parents , même séparé-e-s, SE LÉGITIMENT
LES UN-E-S LES AUTRES, et il n'y a, donc, pas plus de soucis à se faire
pour l'équilibre de vos deux gamines que pour d'autres enfants !
OUI, je constate une famille évolutive, un père qui s'accomplit : il se trouve qu'à l'adolescence, un enfant se représente ou pas une perspective temporelle, conçoit des projets, se voit en évolution en fonction des imaginations rêveuses de ses parents quant à son avenir.
Si les parents sont accaparé-e-s par des guerres d'extermination, dont le champ de bataille final est l'esprit de l'enfant, l'enfant garçon est interdit d'identification à son père par sa mère, et ne peut que flotter dans un vide existentiel grave, le dépersonnalisant, le dépossédant de lui-même, le conduisant à la folie, et par son père il est interdit de tout rapport légitime de tendresse avec sa mère, qui est une "sаlоре".
Donc il se trouve interdit d'exprimer à son père un désaccord sentimental quant à son jugement sur sa propre mère, et par sa mère il est interdit tout autant de sentiments pour son père.
Conclusion : il devient froid, il est hors de lui, il est FOU, borderline, démantelé, annihilé, et en bordure de la vie constamment, et même pas suicidaire, pas assez consistant pour être suicidaire !
Mon expertise ne provient pas d'une idéologie, elle provient de mon vécu remanié par une traitement psychanalytique : c'est l'expertise de la victime, de l'adolescent (en l'homme) qui sait de quoi il cause, de celui qui n'a pas pu fréquenter la classe de terminale parce qu'il était démantelé, malade, la plupart du temps raide et tremblant sur son lit, et VIDE !
A partir de cette ехрéгіепсе vécue, ayant fréquenté bien des malades psychiques en institution, je déclare que ce n'est pas la configuration deux mères et un père qui tourmente les enfants, mais bien l'absence de sûreté légale donnée à cela, en raison de la légitimité forcenée accordée à un unique modèle familial, le modèle hétéгоsехuеl : un homme, une femme, des enfants.
Eh bien, quelquefois, comme ce soir, nous avons des sujets sur Ton Gay, de vrais sujets : merci !
Et si je dis "je", l'on constatera que ce n'est pas pour étaler un égo "surdimensionné" : mon égo a eu bien du mal à être !
Qu'au moins, cette histoire individuelle
puisse enseigner des bribes de savoirs
sur le fait d'être parent !