Oui tu as raison, heureuse que tu l'écrives.
J'ai écris en alexandrins pour faire bonne école. Mon Dieu quel ennuis... enfin bref sans m'étaler là-dessus, j'écris à présent hors des convenance., je change le rythme à ma guise, ainsi que l'ordre des rimes. Le résultat me contente, souvent plus proche d'une prose (en apparence) mais toujours avec l'accord musical..
J'utilise aussi pas mal de mots détournés et refondus...
Cela plaît ou pas, mais comme disais ferré je n'écris pas comme Perse ou comme de Gaulle, je gueule comme un сhіеп.
Un poète ça sent des pieds, on lave pas la poésie, ça se défenestre et ça crie aux gens perdus des mots fériés des mots comme le nouveau monde, des mots venus de l'autre côté de la rive, des mots tranquilles comme mon сhіеп qui dort, des mots chargés des lèvres constellées dans le dictionnaire des constellations de mots et c'est le bonnet noir que nous mettrons sur le vocabulaire. Nous ferons un séminaire particulier avec des grammairiens particuliers, et chargés de mettre des perruques aux vieilles pouffiasses littéromanes......................
L'alexandrin conduit vers cette pente fatale, d'être empesé, engoncé, et dépossédé de son langage avant même d'avoir écrit, car il pèse sur ce vers une tradition de respectabilité qui le rend souvent impropre à ce jaillissement fécond, qui au moins ne pétrifie pas les mots avant qu'ils n'adviennent.
Saint-John Perse est un écrivain admirable, qui a du rythme, et ses longues laisses poétiques ont du сhіеп, il faut lire "Vents", c'est beau, mais il est exact que c'est léсhé, travaillé, retravaillé ; quand tu lis ce que la Fondation Saint-John Perse a publié de ses brouillons, et des divers états de son écrit pour aboutir à un texte, tu t'aperçois que cet homme, à chaque fois, reprenait son souffle, et tentait de se libérer de l'avant ; bref, Saint-John Perse était bien loin de l'écriture dite "automatique".
Quant à Charles De Gaulle, seul son rôle politique a fait de ses écrits des choses lues, car son style est bouffi ; Jean-François Revel avait bien cerné le style et le personnage dans ce livre "Le style du général", écrit en 1959. Une fine analyse du langage gaullien !
--- Oui, pour écrire, il faut nous mettre à l'écoute de ce qui reste hors des normes, hors du temps civil, hors de ce qui est révéré, à l'écoute de nos pulsions.