La conversation. Ou l'amour substantiel - Le "Blabla" bar

J'ai vu, à la fin d'une annonce, une phrase qui m'a refroidi : "Avec moi pas de bla bla" (et me voilà obligé de recourir à ce "Bla Bla Bar").

La bonne marche de notre pont-levis exigerait l'interdit du mot jugé superfétatoire ?

Ailleurs, je vois l'embarras de bien des membres : "Bah, comment dire, mais venez donc me parler." L'action du "chat" révélerait l'être de chacun ; bon, c'est différent du premier cas, mais les mots écrits sont-ils mensongers ?

Autre cas : les gars ne remplissent pas leur annonce, ils escomptent les effets de leurs photos ; là, c'est miser sur un silence pour ne pas parasiter la fascination, et l'annonce d'une histoire sans parole !

Et nous avons le célébrissime "Pas de prise de tête" : seigneur, les mots ont donc ce pouvoir de décapitation et de prise de possession ???

Concevez-vous le рlаіsіг de la conversation et la faites-vous ?

La conversation, n'est-ce pas une promenade au travers des forêts intérieures, et l'on constate que tel arbre pourrit, qu'un autre jaillit, que le sous-bois ici demande de la lumière ; n'est-ce pas le temps rendu plus substantiel ?

Que ressentez-vous à agencer une phrase, puis la suivante, dans l'écoute de l'autre, et dans l'écho intérieur (car une conversation n'est pas un déversement mais fait retour vers soi et révèle à soi) ? Du рlаіsіг esthétique ?

Finalement, vous sentez-vous ENGAGÉ de tout votre être dans les mots que vous agencez ?

Bonjour Serges,

pour moi, échanger verbalement est ce qui compte le plus! Et les mecs pressés me font peur...

Quand je lis un tel message, je passe mon chemin directement car c'est souvent une preuve de superficialité de la part du gars, je pense.

Adopter une telle attitude c'est un peu comme l'achat d'un livre en se fiant à sa couverture et en se contentant de survoler les page... mais pour le prix d'une union!...

Le "blabla" est abstrait et subjectif un peu comme la notion du temps; une heure peut sembler une minute et vice vегsа selon l'ennui ou l'intérêt du dialogue. A partir de quand cela devient il du blabla? L'impatience de l'interlocuteur en est pour une bonne part la racine, je suppose.

II y a des phases de communication à respecter et le temps d'échanges grattera peut être ce vernis qu'est la photo pour révéler ce qui se dissimule derrière.

En art on dit souvent que ce qui est vite fait est vite vu...
Et en amour, l'apparence çà fait gagner huit jours!

Green3, bonsoir (et que cette salutation ne soit pas une simple convenance),

D'abord, dois-je te le confier : l'avantage de mon sujet est de me fаіге ргепԁге conscience que, souvent, j'expédie la compréhension des phrases formant un tout pour n'en choisir que ce qui se peut tгапscrire en affirmations simples, brèves, fortes en gueule ?

J'ai donc pris le tempe, en me ralentissant, oui pour gagner du temps intérieur, et ne pas me soumettre à ce temps mesurable commun !

Ce qui me retient dans ton propos est l'élasticité des mots qui étire le temps au fil des connivences, au fil de la bienveillance trompant l'ennui - mon vide intérieur.

Et de tes mots il reste la trace d'un moment passé avec moi (ton premier interlocuteur), de la gentillesse : oui, employer le langage est considérer et reconnaître la qualité humaine d'un autre.

Une annonce avec "Pas de bla bla avec moi" ne reconnaît pas mon humanité : mon besoin vital d'être relié aux humains, et que les mots dupliquent et pensent et étendent la plate réalité.

Au coin du bois des mots,
n'attendre personne,
n'avoir aucun idéal de mâle,
laisser venir le langage :
un autre advient,
un être prend forme,
un beau соuіllu se révèle.

Un des рlаіsігs de la conversation !

Aaah, le pouvoir des maux....

Ah, Chive, Sibylle, oui le mot nous parvient dans la conversation pour se déployer : laissons-lui, d'abord, un espace et un temps, qu'il signifie pour nous, qu'il ne soit pas un signe simpliste univoque !

La transparence et l'éclat, que donne aux mots la conversation, ne garantisse rien du bonheur ; et la transparence peut blesser ; cependant - et je me réfère à la dernière phrase de mon compagnon décédé, qui coupait tout lien humain "Finalement, tu ne m'as jamais aimé", s'il avait su, si j'avais pu, ma puce... - l'éclat vaut mieux que le rien, que l'absence des mots.

Le mot déployé, en embuscade :
qu'il ait eu le temps d'avoir sa pleine signification
pour moi, en moi - chaque acte de compréhension
le dotant de sa substance - ne me préserve pas
des malheurs, mais donne du poids à ces malheurs !

Comme je dis toujours aux gens qui ne communiquent pas suffisamment, les mots, ça fixe les choses.

Bien à toi,

En réponse au message de chive :

Comme je dis toujours aux gens qui ne communiquent pas suffisamment, les mots, ça fixe les choses. Bien à toi,

ben en l’occurrence celui qui dit pas de blabla fixe la chose
je veux du directe j'veux du sехe, du vrai !

Hier soir un "mec" me contact genre minuit passé,
""j'veux du sехe now ""
il n'a pas pris le temps de regarder ne serait ce que li lieux d'habitation, lui étant à Paris ^^

comme chaque fois dans ces cas ci je conseil de commander une pizza c'est plus vite arrivé , encore сhаuԁ et rempli la Ьоuсhе pour ressortir un peu plus tard de l'autre côté
Pour peu que le livreur soit consentant ou con s'entend, ça peut satisfaire.