Nous représentons un sous-groupe de la société qui se trouve en marge, alors certes, les mentalités évoluent, et cette ostracisation est moins pire qu'elle n'a pu l'être par le passé, mais elle existe toujours. En 2020, être gay/lesbienne, et surtout tгапs, c'est signer malgré soi pour en chier plus qu'un(e) hétéro. Le stigma est réel, que l'on soit un cliché ambulant (auquel cas cela devient un stigma visible) ou non. Sachez même qu'un stigma invisible est plus délétère pour la santé mentale qu'un stigma visible (handicap moteur, malformation, couleur de peau ou tout autre trait physique...), car son impact devient lui aussi invisible. Non seulement la personne en souffre, mais elle en souffre en silence, bien souvent en toute ignorance de son entourage... là où un stigma visible peut au moins être constaté par autrui, et ainsi reconnu comme tel. Cela permet au moins à la personne souffrant de stigma de "l'externaliser d'elle-même", l'observer comme un concept extérieur à soi, ce qui est un chouilla moins corrosif pour la construction de l'image et de la confiance en soi.
BREF: être gay / lesbienne / tгапs [...], c'est se confronter à plus de risques de violences verbales et physiques de la part de gens étroits d'esprit, c'est se sentir différent, moins/pas digne d'être connu par les gens qui nous entoure. D'où le besoin accru pour chercher et trouver des groupes constitués de gens "comme nous", auprès de qui on pourrait se conforter dans le sentiment d'appartenance etc.²
Sauf que... tout le monde ne peut pas plaire à / s’entendre avec tout le monde, ce qui fait que l’intégration auprès de ses pairs n’est pas une garantie non plus ! Et c’est le lot des interactions humaines, là où le bas blesse, c’est que c’est exacerbé par l’anonymat d’internet. Sans voir le visage de celleux à qui on s’adresse, on en perd notre capacité d’empathie, de se mettre à la place de l’autre, de ce qui peut blesser. On pourrait même aller jusqu’à dire que le statut de “victime idéale” prédispose à devenir un jour “bourreau” soi-même, que ce soit par esprit de vengeance consciemment, ou par mimétisme inconscient. Rappelons également que notre communauté se montre plus fragile et vulnérable face aux troubles d’ordre psychologique (anxiété sociale, dépression voire risques suicidaires).
CONCLUSION : oui, Mignonette a raison en pointant du ԁоіgt le manque de tolérance dans l'enceinte même de la communauté LGBT... on tend à reproduire ce que l'on (a) subit, et ce d'autant plus lorsque l'on ne perçoit jamais la peine que l'on inflige...