Bonjour à toutes et à tous
Matière à réflexion :
de C. Sannat insolentiae
Aux Etats-Unis, il n’y a pas ce que l’on appelle роmреusеment des « amortisseurs sociaux ». Entendez par là que le chômage indemnisé est de très courte durée, qu’il n’y a pas de trêve hivernale à la française et que si vous ne payez pas votre loyer ou votre hypothèque vous ne pouvez pas envisager de rester deux ans dans un logement en attendant d’être expulsé. Les choses sont beaucoup plus rapides et aux Etats-Unis, quand c’est la crise, c’est la crise tout de suite. Pas dans deux ans. Il n’y a pas d’inertie en Amérique.
Le marché est roi ou presque, il y est donc plus fluide, quand tout va bien comme quand tout va mal.
Beaucoup peuvent avoir du mal à percevoir la crise en France, soit parce qu’ils dorment, soit parce qu’ils se bercent de l’illusion de la sécurité et qu’ils croient en un monde qui sera toujours parce qu’il a toujours été et qu’il est actuellement.
Pourtant, cette histoire de pandémie et de coronavirus mettant à plat, à genoux, l’économie mondiale commence à avoir de terribles répercussions sociales. Mais surtout, ce n’est que le début d’une crise économique dont personne, ou presque, n’a encore compris ni l’énormité, ni l’ampleur ni non plus la durée.
Il y a de fortes chances que nous soyons partis pour une période noire de plus de 24 mois. La situation va devenir de plus en plus difficile.
D’une part, les gens dans notre pays seront de plus en plus nombreux à refuser de travailler puisque les employeurs et le gouvernement sont incapables de fournir des masques ou des gants aux pauvres gueux que nous sommes et qui sont en première ligne. C’est ainsi que s’effondrent les nations, quand il n’y a plus personne pour risquer sa vie pour les profits de « world compagnie » qui méprisent l’humain depuis trop longtemps. C’est ainsi que tombent les empires lorsque les gueux qui coûtent un pognon de dingue ne marchent plus dans la fiction imaginaire.
Alors les choses, naturellement, s’arrêtent. Tout simplement.
L’effondrement que nous vivons ne se fait pas dans un fracas étourdissant, mais dans un silence assourdissant.
Celui du confinement.
Incroyable réalité qu’est devenue la nôtre.
Alors préparez-vous plutôt à des moments difficiles qu’à des moments de grands рlаіsігs.
Aux Etats-Unis, le peuple est déjà dans le dur…
Les banques alimentaires new-yorkaises sont confrontées à un afflux de nouveaux venus, privés de revenus par l’arrêt de la quasi-totalité des activités de la capitale économique américaine.
Sachets remplis d’oranges, de patates douces et d’oignons sur trois tables, lait stérilisé, boîtes de thon et de saumon sur trois autres: des centaines de personnes sont venues se ravitailler ce weekend à l’un des marchés gratuits proposés par une grande association caritative new-yorkaise, City Harvest, dans le quartier de Washington Heights, dans le nord de Manhattan.
Pas de longues ԛuеuеs qui rappelleraient les soupes populaires des années 1930: les gens arrivent au fur et à mesure, portant souvent un masque de protection, et sont maintenus à distance les uns des autres par des bénévoles.
Parmi les « clients », Lina Aba, 40 ans, seule avec cinq enfants entre 11 et 23 ans. Elle travaillait comme femme de ménage dans un hôtel de Manhattan jusqu’à ce qu’il ferme il y a deux semaines. Ses deux aînés ont également perdu leur emploi.
« C’est ma première fois » dit-elle. « On a besoin d’aide maintenant. C’est fou, on ne sait pas ce qui va se passer dans les semaines qui viennent ».
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