Vinsang, pratique le test imparable de l'ouverture d'un livre, à n'importe quelle page.
Tu ne sais rien de l'action, s'il y en a une ; des personnages ; du mode de narration : du style de l'écrivain.
C'est d'autant mieux car tu seras plus attentif aux petits détails qui échappent autrement.
J'ouvre deux pages de Monsieur d'Ormesson : il s'agit d'un passage d'action, la seconde guerre mondiale.
Eh bien, je ne ressens ni la tourmente des événements, ni une épaisseur des personnages : ni intériorité, ni monde fictionnel.
Je vois des phrases s'allonger, je lis, rien de saillant, ma mémoire immédiate ne retient rien, et je ne me représente rien.
Ah, les dialogues, deux jeunes hommes, de quoi causent-ils : bien malin qui pourra le dire, ils étirent des phrases ; pas d'images se présentant à moi.
Cet écrit est MORT, mort-né, MORT-VIVANT !!!
Paulo Coelho, ce faiseur de livres pseudo-ésotériques, pseudo-philosophiques, la honte des lettres lusophones, a plus de force que Monsieur d'Ormesson ! Faut le faire !!!
Je suis prêt à lire du Nathalie Sarraute, du Eugène Ionesco, du Montherlant, du Balzac, du Hugo, du Modiano, du Robert Pinget, du Robbe-Grillet, du Marguerite et Yourcenar et Duras, du Artaud, du Charles Péguy, du Du Bellay, du Agrippa D'Aubigné, du Jean-Paul Sartre, du Heinrich Heine, du Iaroslav Hasek, du Brodsky, du Benjamin Péret, du Roger Martin du Gard, du Nerval, du Charles Baudelaire, du Mark Twain, du Heiner Müller, du Pier Paolo Pasolini, du Dos Раssos, du Dante, du Pétrone, du Nazim Hikmêt, ...
Divers les styles, les atmosphères, les personnages.
Je trouve où m'accrocher.
Avec Monsieur d'Ormesson, je me fais chier !