Je m'aperçois que, de nouveau, ce que j'ignorais, le texte est de José Carlos Ary dos Santos.
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Os Putos/Les gamins
Uma bola de pano, num charco/Une boule de tissus, dans un bourbier
Um sorriso traquina, um chuto/Un sourire соԛuіп, un coup de pied
Na ladeira a correr, um arco/Une course dans la ruelle, un arc
O céu no olhar, dum puto./Le ciel contenu dans le regard d'un enfant.
Uma fisga que atira a esperança/Une fronde qui projette l'espérance
Um pardal de calções, astuto/Un moineau en caleçons, malin
E a força de ser criança/Et la détermination d'être un enfant
Contra a força dum chui, que é bruto./Contre la violence d'un flic dans sa brutalité.
Parecem Ьапԁos de pardais à solta/Ils semblent des Ьапԁеs de moineaux lâchés en liberté
Os putos, os putos/Les gamins, les gamins
São como índios, capitães da malta/Ils sont comme des Indiens, des capitaines conduisant la troupe
Os putos, os putos/Les gamins, les gamins
Mas quando a tarde cai/Mais quand vient la tombée de la nuit
Vai-se a revolta/L'esprit rebelle s'enfuit
Sentam-se ao colo do pai/Ils s’assoient calés contre le cou de leur père
É a ternura que volta/Leur tendresse, voilà qu'elle revient
E ouvem-no a falar do homem novo/Et ils entendent parler d'un homme nouveau
São os putos deste povo/Ce sont les gamins de ce peuple
A aprenderem a ser homens./Qui apprennent à être des hommes.
As caricas brilhando na mão/Des bouchons luisants dans la main
A vontade que salta ao eixo/Leur volonté tendue à l'extrême
Um puto que diz que não/ Un gamin qui dit que c'est "non"
Se a porrada vier não deixo/"Si la gifle claque, je n'abandonne pas".
Um berlinde abafado na escola/Un berlingot dégusté à l'école
Um pião na algibeira sem cor/Un pion dans la besace, décoloré
Um puto que pede esmola/Un gamin qui demande l'aumône
Porque a fome lhe abafa a dor./Parce que la faim dépasse toutes ses douleurs.
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L'auteur, J. C. Ary dos Santos, a écrit ce texte après 1974, après la Révolution des Œillets, qui a renversé le régime corporatiste de António Oliveira de Salazar et de Marcelo Caetano.
D'où la mention d'"un homme nouveau" : aucune idée stalinienne là-dedans ; simplement l'espoir d'une transformation sociale, hors la censure préalable, hors l'hypocrisie morale, hors le lourd poids d'inertie pesant sur les hommes et les femmes du Portugal depuis quarante-huit années.