Le sentiment quand tu deviens père et que tu vois pour la première fois ton enfant: Le ravissement.
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Mon premier, je l'ai rencontré pour la première fois au milieu d'une dizaine de nouveaux nés.
J'ai su tout de suite où diriger mon regard quand je suis entré dans la pièce et je savais que c'était lui ni se qu'il portait comme affaires, alors qu'il était parmi d'autres et que je n'ai pas vu en premier son visage.
Je ne l'explique pas mais si on m'avais dit: C'est pas lui, le votre est là, je ne l'aurai pas cru.
C'était quelque chose "d'animal".
Mais il ne faut pas se leurrer, ce n'est en aucun cas à soi; il ou elle n'appartient qu'à lui-même.
Il va faire sa vie et notre part à celle-ci ne peut que décroître.
Le constat n'est pas à prendre avec tristesse; c'est juste l'ordre normal des choses.
Il faut, à un moment se quitter, affectivement, se détacher.
Un intermède au début de leur âge adulte qui nous voit devenir quantité presque négligeable, ce qui peut nous décontenancer.
Je n'ai que l'ехрéгіепсе des garçons mais je pense que c'est transposable aux filles aussi.
Ensuite, quand tout va bien, ils nous reviennent un peu comme un retour de voyage.
Un autre rapport s'installe; notre bébé, notre enfant, notre ado sont mort.
Reste un rapport entre adultes sur la base d'un lien fort mais où rien est acquis et tout est ouvert.
Enfin, l'étape qui fait de nous des grands parents et qui fait évoluer les rapports père/enfant vers autre chose.
C'est une aventure à écrire et ce peut être un truc formidable comme un tourment et évoluer dans un sens ou dans l'autre au gré des vicissitudes de la vie.
Reste que c'est le truc le plus fort que j'ai connu dans ma vie.
C'est le seul truc qui a pu rivaliser et même l'emporter sur mon histoire d'amour avec sa maman.
Je l'écris d'autant plus facilement que c'est la même chose du coté de ma femme et c'est d'ailleurs probablement le prix à payer de la paternité / maternité: Un amour exclusif de couple qui vole en éclat au profit de ce petit truc qui ne pense qu'à téter sa mère, remplir sa couche et empêcher tout le monde de dormir.
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C'est quand même curieux que l'aboutissement d'un amour de couple porte en lui ce pouvoir de division de ce qui est à l'origine de son existence…
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