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Puisque ce forum a le mérite d'exister - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Puisque ce forum a le mérite d'exister
  • baragwin Membre confirmé
    baragwin
    • 28 juin 2015 à 23:43
    Que dites vous, petits oiseaux du cimetière,
    Vous qui chantez autant que les autres oiseaux?
    Vous chantez! et pourtant vous devriez vous taire,
    Ici ou les maisons ne sont que des tombeaux.

    Mais puisque vous chantez ici des chants si beaux,
    Qui sait si ce n'est pas ici que vie la terre?
    Et qui sait, si là-bas, ce n'est pas au contraire,
    Nos vivantes maisons qui sont les vrais tombeaux?

    Qu'en dites vous petits oiseaux du cimetière?
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 29 juin 2015 à 00:03
    Ce poème est un poème français, de Rosemonde Gérard, poétesse française (1871-1953) qui fut l'épouse d'Edmond Rostand, auteur de "Cyrano de Bergerac" ; vous trouverez, ici, texte original et traduction anglaise :

    http://books.google.fr/books?id=ScCsMt710ZwC&pg=PA780&lpg=PA780&dq=qu'en+dites-vous+petits+oiseaux+du+cimetière&source=bl&ots=YtV69pwxW5&sig=EВmksnkE9mgM4JAs8Usi-Bwi3HU&hl=fr&sa=X&ei=qm6QVaWkLsfpUuvigMAF&ved=0CCgQ6AEwAQ#v=onepage&ԛ=qu'en dites-vous petits oiseaux du cimetière&f=false

    Pp. 778-780.


    Il y a, dans les poèmes de cette époque, une joliesse qui ne trompe pas ; un recours à la métaphore végétale et animale, alors que l'on écrivait en plein Paris ; une versification au métronome, que je pourrais comparer au jardin à la française ; le goût du paradoxe, c'est-à-dire du scintillement des mots, le goût de la chorégraphie des mots marchant par oppositions complémentaires.
  • baragwin Membre confirmé
    baragwin
    • 29 juin 2015 à 00:26
    J'ai découvert Rosemonde Gérard au travers de "l'éternelle chanson" , les pipeaux, Féeries et l'arc-en-ciel ont suivi.
    Je dois dire que "les petits oiseaux du cimetières" m'ont particulièrement interpellés. Sous une écriture qui pourrait sembler naïve, beaucoup de ргоfопԁеur, et un sens de l'observation de son environnement incroyable.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 29 juin 2015 à 00:36
    En tout cas, je m'aperçois que n'est pas indifférente à l'euphonie (la sonorité agréable) la règle, que respectaient les versificateurs classiques, de la prohibition du heurt entre deux sons vocaliques, le hiatus : c'est plus coulant, et de fait ce texte est très musical.

    Où est la vraie vie, telle est la question ?
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 29 juin 2015 à 00:52
    Qui sait si ce n'est pas ici que vie la terre?

    Elle n'était pas très douée en orthographe cette Rosemonde.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 29 juin 2015 à 03:41
    Corypheus, chacun a son histoire tortueuse avec la langue française, aussi l'orthographe française est-elle quelquefois en Ьutte à des fautes (et tu conviendras qu'il y a eu bien pire sur ce site et encore actuellement) ; ici, je relève trois ou quatre erreurs d'orthographe, guère plus.

    Mais là n'est pas l'objet de ce sujet : que ressens-tu face à ce texte ; là réside l'intérêt ! Au lieu de chercher le défaut minime.

    Pour ma part je suis partagé : une certaine admiration devant l'habileté technique ; un avis favorable concernant l'euphonie du texte ; le sentiment de la nature est-il vrai ou tгапsmet-il une impression vraie je n'en sais rien ; et je balance entre un jugement taxant d'artificieux le texte et un autre lui attribuant - au-delà de la jonglerie verbale - comme un frémissement de la sensation, capable de se communiquer aux lecteurs.




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    Quoi qu'il en soit, l'écriture féminine en France a suscité l'amour d'un traducteur américain, Norman R. Shapiro, dont l'anthologie bilingue a été primée par l'association des traducteurs américains en 2009, en 2008 au titre du meilleur livre dans le domaine des humanités et des science sociales, et cette même année 2008 par l'association des éditeurs américains au titre du meilleur ouvrage de référence.

    Comme il se doit, la bibliothèque en ligne n'en fournit que des extraits (c'est un livre non épuisé, toujours en vente).

    En voici l'adresse, c'est quasiment identique à la première que je fournis.

    http://books.google.fr/books?id=ScCsMt710ZwC&pg=PA517&lpg=PA517&dq=french+women+poetry+of+nine+centuries&source=bl&ots=YtV69roqR6&sig=w_UFirNWq70SD6TpOE9lIRjfWPY&hl=fr&sa=X&ei=npqQVaKsGMr3Uo67g6AO&ved=0CFYQ6AEwDA#v=onepage&ԛ=french women poetry of nine centuries&f=false

    Depuis
    l'anglo-normande
    Marie de France
    jusqu'à
    l'emprisonnée
    Albertine Sarrazin.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 29 juin 2015 à 03:54
    Tu vois ex-Archaon, c'est simple.

    Un copier-coller. une vérification du texte dans l'anthologie que je recommande. Et tu as le texte.

    Que dites-vous, petits Oiseaux du cimetière,
    Vous qui chantez autant que les autres oiseaux ?
    Vous chantez ! et pourtant vous devriez vous taire,
    Ici, où les maisons ne sont que des tombeaux ;

    Ici, sous les rameaux qui tremblent sur la pierre
    Sont des âmes peut-être autant que des rameaux.
    Que dites-vous, petits Oiseaux du cimetière,
    Vous qui chantez autant que les autres oiseaux ?

    Mais puisque vous chantez ici des chants si beaux,
    Qui sait si ce n'est pas, ici, que vit la terre?
    Et qui sait si, là-bas, ce n'est pas, au contraire,
    Nos vivantes maisons qui sont les vrais tombeaux ?
    Qu'en dites-vous petits oiseaux du cimetière?

    Le deuxième quatrain a été omis par Baragwin.
    Subtilement, la poétesse a aussi mis en évidence, "ici" par des mises entre virgules, et elle a souligné le caractère unique des Oiseaux dit du cimetière par une majusсule.

    Contrairement à ce que l'on pourrait se persuader à première vue, hâtivement, il ne s'agit pas d'un hymne à la mort, mais bien d'une célébration de la vie, se réfugiant dans sa germination et sa manifestation, au lieu le plus étranger - apparemment - à la vie, loin des maisons infertiles, cimentées, confinées.

    Merci, Baragwin !
  • ji13 Membre élite
    ji13
    • 29 juin 2015 à 09:13
    Que devrait ton dire de moi qui fait des fautes a toute les lignes m est pour moi se pohéme est superbe
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 29 juin 2015 à 16:57
    Par contre messieurs, lorsque vous copiez-collez un poème ou un autre texte, merci de respecter l'auteur en le citant, avant qu'on ne vous en fasse la remarque.
  • adrenalinea Membre élite
    adrenalinea
    • 29 juin 2015 à 18:14
    OUI il subsiste et j'espère encore longtemps
    surtout pour lire un petit bijou comme celui-ci
    agrémenté d'un commentaire fort bien argumenté
    par notre érudit , néanmoins ami Climax...

    l'oiseau témoin et philosophe
    regarde l'homme vivre et mourir et se dit
    C'est dans la mort que naît la vie

    merci pour ce post, une poésie de grande qualité, je le reconnais

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