En réponse au message de sim.s-heart :
En mon sens, un médecin est inscrit à l'ordre des médecins et à approuvé le serment d'Hippocrate. Il me paraît aberrant qun médecin puisse préconiser et mettre en œuvre la mort d'un patient. Et toujours en mon sens, la plus part des commentaires de ce topic me paraissent insensés... Au nom de quoi sinon un désaveu au serment d'Hippocrate un médecin pourrait décider d'ôter la vie d'un patient même assisté ?
Tu justifies ton avis; merci.
Le serment d’Hippocrate (version 2012 ordre des médecins):
Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions.
J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera.
Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés.
Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies.
Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission.
Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.D'un coté, il y a le respect de la volonté du patient.
Il est aussi question de soulager les souffrances et de ne pas prolonger les agonies.
De l'autre, l'interdiction de provoquer délibérément la mort.
Bref, selon ce serment l'aide active à mourir est prohibée.
D'un autre coté, ce serment n'a pas de valeur juridique et lui-même enjoint le médecin à respecter la loi.
Ce qui nous amène à la loi Léonetti et Léonetti-Claeys:
La loi de 2016 complète celle de 2005 et vise à mettre le malade au centre du dispositif. Elle :
1° précise et renforce l'interdiction des actes d'« obstination déraisonnable » (respect de la volonté du patient, à défaut, procédure collégiales) (3) ;
2° réaffirme le droit du patient au refus ou à l'arrêt, éclairé (informations sur les conséquences d'une telle décision par le médecin), du traitement (4) ;
3° consacre le droit au soulagement de la souffrance avec la possibilité de recevoir un traitement à cet effet même si celui-ci a pour conséquence d'abréger la vie (5) ;
4° améliore et revalorise la rédaction des directives anticipées, désormais, révisable et valable à vie. Celles-ci l'emportent sur la personne de confiance ou les témoignages de proches. Et, un modèle de directives est disponible (6) afin de faciliter voire systématiser cette démarche ;
5° renforce le rôle de la personne de confiance, son témoignage prime sur celui de la famille et des proches (7). Désormais, la possibilité de désigner une telle personne est ouverte aux personnes sous tutelle, sous condition ;
6°introduit le droit à une sédation ргоfопԁе et continue jusqu'au décès (8).
Donc, d'un coté, tu as le serment d'Hypo dont la version initiale date du 4° siècle avant JC et dont même la plus actuelle ci-dessus n'a aucune valeur juridique.
De l'autre, tu as la loi applicable aux médecins…
D'ailleurs, les évolutions du serment suivent celles de la loi.
Un exemple: Le serment interdisait jadis l'avortement.
Références :
(1) Loi n°2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie
(2) Loi n°2016-87 du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie
(3) Articles L1110-5 et suivants du Code de la santé publique
(4) Article L1111-4 du Code de la santé publique
(5) Article L1110-5-3 du Code de la santé publique
(6) Article L1111-12 du Code de la santé publique
(7) Article L1111-6 du Code de la santé publique
(8) Article L1110-5-2 du Code de la santé publique