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Quel livre vous a laissé le plus durable souvenir (page 3) - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Quel livre vous a laissé le plus durable souvenir
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 14 février 2015 à 00:24
    tu me rappelles combien la lecture - dans le texte - de Tristan et Iseult, et le désespoir amoureux de Tristan, quand son épouse lui annonce que le bateau n'arbore pas la couleur des violes désirée, et qu'il se tourne en face du mur pour mourir, m'a durablement impressionné.

    Tu fais, à ton tour, ressurgir ce vieux souvenir d'un passage de Tristan et Iseult, lu , il y a fort longtemps, je me souviens du philtre d'amour, ainsi que des superbes gravures, ça me semble tellement loin, je vais tenter de remettre la main sur l'intégralité de la légende. Merci Climax.
  • yggdrasil Membre élite
    yggdrasil
    • 14 février 2015 à 05:58
    Je me demande si les personnages de Tchekhov dont je lis régulièrement le théâtre n'ont pas aussi cette fonction pour moi.

    Je n'ai lu que deux de ses pièces. Tchekhov est très fort - lui aussi, mais dans son registre propre - pour confronter ses personnages à leurs chimères : Oncle Vania perd sa foi pour Sérébriakov, et le sens de sa vie. La troisième sœur Irina (c'est mon personnage préféré de la pièce) ne parvient pas à se réaliser et à s'épanouir dans le travail, ainsi qu'elle l'avait rêvé.

    Yggdrasil, à propos de Dostoïevski, "Je l'ai tellement détesté que j'en suis venu à l'aimer".

    Très troublant, et très humain. L'ambivalence, puis le basсulement.

    Mon propos appelle une précision, en effet. Au début, Dostoïevski s'est imposé comme mon meilleur ennemi. Les ennemis de cette trempe nous poussent à nous dépasser, à nous surpasser, à devenir plus forts, à aiguiser nos armes intellectuelles ; des lames dont le fil serait resté plat sans une confrontation avec eux. Au total, ma détestation s'est doublée d'une affection et d'une estime sincère : cet adversaire aurait - par son absence - provoqué une lacune dans ma formation intellectuelle. J'ai réfléchi ; j'ai compris pourquoi il me dérangeait tant. Les ennemis nous renvoient souvent notre propre image, une image que nous ne voulions pas voir. Je luttais sans doute contre la partie de moi-même que je réprouvais dans sa galerie de personnages.

    Toutes ces réponses

    ne peuvent que m'inciter

    à vous demander :

    Mais quel livre persiste en vous

    et pourquoi ?

    Je crois qu'aucun ouvrage, en particulier, n'a posé ses bagages au point de m'habiter en permanence. En revanche, quelques poèmes ou tirades de théâtre ont imprimé durablement leurs vers. Ils remontent tantôt, lorsque j'en éprouve le sens, et ils perdurent quelques temps, telle une persistance rétinienne de la mémoire. Je pense à Marceline Desbordes_Valmore ; à René Char ; à Jean Mambrino ; à Racine ; à Verlaine, pour les principaux.
  • jiminy Membre émérite
    jiminy
    • 14 février 2015 à 12:49
    Plusieurs m'ont plongé dans des mondes très divers
    et donné le goût de partir à la découverte du reste...

    Parmi eux :
    - Anna Karénine, Tolstoï
    - Semailles et moissons, H.Troyat
    - Nana, Zola
    - Cousine Bette, Balzac
    - Autant en emporte le vent de M. Mitchell
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 février 2015 à 15:45
    Plusieurs m'ont plongé dans des mondes très divers
    et donné le goût de partir à la découverte du reste...

    Parmi eux :
    - Anna Karénine, Tolstoï
    - Semailles et moissons, H.Troyat
    - Nana, Zola
    - Cousine Bette, Balzac
    - Autant en emporte le vent de M. Mitchell

    L'invitation au voyage, quoi !
    Ou : tirez un seul fil et viendra tout le reste de la tapisserie.

    Yggdrasil fait un beau portrait de l'ennemi : celui qui rapporte au plus іпtіmе de soi-même, et dont l'office est de mettre en évidence ce qui restait ocсulté à notre regard distant, négligent, fautif. Sans l'ennemi, nous serions incomplet de parts de nous-même ; nous lui devons beaucoup.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 février 2015 à 15:47
    Peut-être le livre Métaphysique des tubes de Amélie Nothomb

    Oui, mais pourquoi, Kiwikou ?
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 février 2015 à 15:55
    tu me rappelles combien la lecture - dans le texte - de Tristan et Iseult, et le désespoir amoureux de Tristan, quand son épouse lui annonce que le bateau n'arbore pas la couleur des violes désirée, et qu'il se tourne en face du mur pour mourir, m'a durablement impressionné.

    Tu fais, à ton tour, ressurgir ce vieux souvenir d'un passage de Tristan et Iseult, lu , il y a fort longtemps, je me souviens du philtre d'amour, ainsi que des superbes gravures, ça me semble tellement loin, je vais tenter de remettre la main sur l'intégralité de la légende. Merci Climax.

    Cette légende-là est troublante.
    Lue dans le texte en ancien français (et je m'en rappelle les circonstances), elle me mettait au contact de sentiments, ce qui - en soi - était un bien.

    Il faut, moi aussi, que je me procure de nouveau le texte : il y a les classiques français du Moyen Âge. Par ailleurs, en poche, dans la collection Le livre de poche, "Lettres gothiques", il y a le texte en ancien français, des continuations et leur traduction en français moderne.

    D'autre part sur Gallica ou sur Internet Archive, tu pourrais te procurer un exemplaire lisible, sans la joie de tenir entre tes ԁоіgts un livre.


    ---------------------------------------------------------------------

    Oui, pour moins de neuf euros, tu as le texte de Béroul, les continuations, la saga norroise. En bilingue !

    Le livre est toujours disponible :

    9782253050858FS.gif
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 15 février 2015 à 01:59
    Et, pour ceux qui lisent l'ancien français, appris à la faсulté des Lettres Modernes (mais aussi un peu au Lycée où, pendant mon cursus, j'ai tâté de cette langue) :

    book-08649960.jpg

    Cette collection, les "CFMA", les Classiques Français du Moyen Âge, sont l'équivalent pour la littérature médiévale, de langue d'oïl et de langue occitane, des Classiques Budé - pour le latin et le grec ancien : amour du texte collationné sur les manuscrits, amour des variantes, souci de l'exactitude, présentation des sources, érudition honnête, volonté de fixer des textes pour qu'un patrimoine littéraire n'aille pas vers l'oubli.

    Donc : une édition des originaux ; puis, plus tard, des volumes traduisant en français moderne.

    Une entreprise qui dure depuis un siècle !

    Et, de voir la première page de couverture me rappelle le support de ce papier très pelucheux qu'utilisait la librairie Honoré Champion pour les CFMA : souvenirs de lecture, semblables à ceux de Draconis plus haut !

    La lecture est un acte sensible, d'abord par le contact avec le papier, par sa vue, par ce qu'il inspire de proximité - j'avoue moins apprécier le papier plus luisant désormais en usage chez Champion pour les CFMA -, par ce que la typographie inspire habilement du texte (comme un texte bien typographié a de la chance de mieux vous parvenir !) ; oui, un acte sensoriel, sensible, d'attraction pour un livre, avant tout contenu intellectuel suscitant vos émotions.
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 15 février 2015 à 10:52
    Merci, J'ai effectivement trouvé mon bonheur sur Gallica, lire sur un écran ne me gêne pas, je n'éprouve pas le besoin de feuilleter un véritable livre, de posséder l'objet livre, seul son contenu m'intéresse, pour le français ancien, je ne maitrise pas pour le moment, une lacune que je devrais combler, d'autant plus que je trouve cela fort intéressant.
  • asiat68 Membre émérite
    asiat68
    • 15 février 2015 à 17:41
    Il y deux livres qui m'ont vraiment marqué durablement :

    - "Le Livre des Merveilles" de Marco Polo
    - "Voyages" de Ibn Batûtta

    C'est la lecture de ces livres qui a fait naître en moi cette епvіе irrésistible de voyager, de découvrir des pays inconnus, de rencontrer des gens issus d'un autre milieu et contexte que moi, de découvrir les splendeurs de la Terre.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 15 février 2015 à 23:10
    Il y deux livres qui m'ont vraiment marqué durablement :

    - "Le Livre des Merveilles" de Marco Polo
    - "Voyages" de Ibn Batûtta

    C'est la lecture de ces livres qui a fait naître en moi cette епvіе irrésistible de voyager, de découvrir des pays inconnus, de rencontrer des gens issus d'un autre milieu et contexte que moi, de découvrir les splendeurs de la Terre.

    Mazette ! Le grand géographe arabe, Ibn Batûta, oui, un grand voyageur, et comme je te comprends, pour Marco Polo, qui a d'ailleurs narré en français son livre, le premier à nous découvrir les singularités de la Chine, et des Grands Mogols, Gengis Khan, un texte tissé de légendes et de faits de civilisation, oui, ça met en appétit, Asiat68, merci !!!

    ----------------------------------------------------------------------

    Eh bien, vous m'avez tous donné des désirs de lecture, pour colmater des brèches, pour mieux connaître les humains, pour m'affronter à moi-même aussi (Yggdrasil), pour apргоfопԁir ce que j'avais délaissé (Draconis), et je pourrais tous vous citer, depuis Kiwikou - et Amélie Nothomb, "Métaphysique des tubes" - jusqu'à Asiat68 - et le "Livre des Merveilles", de Marco Polo.


    MERCI !

    Mais n'hésitez pas à vous joindre à ce sujet ; il ne sera jamais clos !

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