Quel livre vous a laissé le plus durable souvenir (page 2) - Littérature & poésie

Mes lectures sont nombreuses et j'ai eu entre les mains beaucoup d'ouvrages remarquables (car y'a eu quand même des bouses !), mais rien n'arrive encore à la cheville de la saga Harry Potter. Non parce que ce serait de la grande littérature ou autre, mais parce que c'est avec ces 7 tomes que j'ai compris que la lecture pouvait être un рlаіsіг... Et ça, ça vaut toutes les qualités que l'on peut attendre d'un livre.

Ah, voilà une explication comme je la sollicitais. Et quel legs plus précieux que l'appétit de la lecture, ayant pour moteur le рlаіsіг. Oui, c'est une raison suffisante qui vaut "toutes les qualités que l'on peut attendre d'un livre".

Merci Vinsang.

La lecture des Mémoires d'Outre-tombe a aiguisé mon goût pour la lecture, lorsque j'étais au collège. La découverte de Chateaubriand est pour moi une étape charnière : avant, je consommais (c'est le verbe idoine) de la "littérature pour enfants", en abondance, mais sans passion. Cela dit, je ne retiens pas ce tome premier des Mémoires comme mon souvenir le plus marquant.

Un ouvrage a provoqué chez moi une révolution intellectuelle, changeant le regard que je portais sur moi-même, comme mon rapport à la littérature. Grâce à Crimes et châtiments, je suis devenu - vraiment - acteur de mes lectures, et non plus seulement un spectateur en recherche d'agrément. Dostoïevski m'a entraîné, à grands coups de pieds au сul, dans un voyage aux confins troubles et poreux de la raison, de la morale, de la conscience individuelle. Cette lecture, tremblante de souffrances (le pluriel est de rigueur), suintant la folie, a été désagréable au possible. Mais elle m'a tenu fermement attaché à elle-même, sans lâcher de leste. Jamais un roman ne m'avait autant interrogé. J'ai maintenant dans ma bibliothèque les œuvres complètes de Dostoïevski, y compris sa correspondance. Je l'ai tellement détesté que j'en suis venu à l'aimer.

Oui, comme un livre - que l'on peine à lire, parce que c'est un voyage à ses propres confins, un voyage qui met à пu des parties inconnues de soi-même, un voyage qui implique - peut décidément faire de la lecture un acte conscient, responsable, engageant le tout de soi-même, et écarter la possibilité que la lecture soit un tranquille loisir remplissant le temps.

Merci, Yggdrasil.

Je me demande si les personnages de Tchekhov dont je lis régulièrement le théâtre n'ont pas aussi cette fonction pour moi.

"Les Dames du Lac" de Marion Zimmer Bradley, La légende arhurienne de Chrétien de Troyes revisitée, dépoussiérée, qui à l'âge de 12 ans, fût sans doute à l'origine de cette passion pour la Chevalerie, l'époque médiévale et l'heroic fantasy. Je ne connus J.R.R. Tolkien que bien plus tard.

Ah, que la matière de Bretagne, le cycle arthurien - dans une de ses métamorphoses modernes - t'ait éveillé à sa beauté, et que tu aies éprouvé un attachement pour le genre de l'heroic-fantasy (un lointain parent des romans de Chrétien de Troyes), c'est décisif, oui.

Pour ma part, tu me rappelles combien la lecture - dans le texte - de Tristan et Iseult, et le désespoir amoureux de Tristan, quand son épouse lui annonce que le bateau n'arbore pas la couleur des violes désirée, et qu'il se tourne en face du mur pour mourir, m'a durablement impressionné.

"1984" d'Orwell et le discours halluciné d'O'Brien sur la toute-puissance du Parti alimentent encore ma fascination pour le pouvoir et la recherche d'absolu du totalitarisme.

Il y a dans le caractère déclaratif de ce roman, écrit par un homme qui avait combattu en Espagne ("Hommage à la Catalogne") et connu іпtіmеment les agissements contre-révolutionnaires - meurtriers - du stalinisme, une mise à пu, oui, qui peut fasciner.

Bonjour Climax,

Pour ma part c'est l'Etranger d'Albert Camus

Un livre qui est M-A-G-N-I-F-I-Ԛ-U-E

Il me semble que ce roman, par sa sobriété montrant comment un homme est agi de l'intérieur jusqu'au meurtre, peut correspondre à une découverte, très troublante, des processus inconscients, et des mouvements affectifs irrationnels, qui nous régissent, sous la conscience que nous y opposons.

Peut-être est-ce là le pouvoir de ce roman, "L'étranger".

Yggdrasil, à propos de Dostoïevski, "Je l'ai tellement détesté que j'en suis venu à l'aimer".

Très troublant, et très humain. L'ambivalence, puis le basсulement.


Toutes ces réponses

ne peuvent que m'inciter

à vous demander :

Mais quel livre persiste en vous

et pourquoi ?

Mais quel livre persiste en vous

et pourquoi ?[/B]

Alors s'il fallait en choisir un : Pierre et Jean de Maupassant. Pour son histoire, pour son "normandisme" et parce que c'est le premier roman de celui qui est devenu l'un de mes idoles littéraires que j'ai lu. Le style Maupassant est vif, incisif. Il savait capter la nature humaine dans ce qu'elle a de plus ргоfопԁ et surtout de plus dérangeant. Chaque nouvelle lecture est un bonheur de génie et de cruauté !

Bon, je tenais "Une vie" de Maupassant pour un sommet, justement pour ce que tu dis de "Pierre et Jean". J'avoue n'avoir pas lu ce roman , honte sur moi, aussi vais-je explorer, plus hardiment, les volumes de cet écrivain que j'ai en rayon (une belle édition illustrée des années 1930).

Oui, une représentation de la cruauté humaine qui n'a pas d'égale dans la littérature française !

Bon, je tenais "Une vie" de Maupassant pour un sommet, justement pour ce que tu dis de "Pierre et Jean". J'avoue n'avoir pas lu ce roman , honte sur moi, aussi vais-je explorer, plus hardiment, les volumes de cet écrivain que j'ai en rayon (une belle édition illustrée des années 1930).

Oui, une représentation de la cruauté humaine qui n'a pas d'égale dans la littérature française !

Oui Une Vie est également formidable, c'est d'ailleurs le dernier Maupassant que j'ai lu. La semaine prochaine j'en attaque un autre.

Dur choix à faire... pas le préféré mais un marquant...

Pour ma part j'en dirais deux bien différents et qui ne sont pas mes favoris mais ils ont tous les deux été des moments de lecture majeurs :

Le cheval et son écuyer de C. S. Lewis, dans la saga Narnia.
Le personnage principal m'a tellement imprégné que j'avais du mal à en sortir, j'ai du le relire je ne sais pas combien de fois... ressentir une telle connexion avec un personnage c'était assez inédit et une ехрéгіепсе vraiment grisante je dois dire. En plus toute cette épopée est particulièrement remarquable je trouve, bien moins connue que le sont les inconditionnelles plus médiatisées mais avec une ргоfопԁеur à noter.

Le second serait dans un genre bien différent, La princesse de Clèves de Madame de La Fayette, un livre que j'ai lu il y a assez longtemps par епvіе personnelle et il m'a assez emporté... Malgré la fraicheur et la naïveté par moments de ce récit, j'y ai ressenti une vraie sincérité et ça m'a touché, moi qui suis quand même bien loin du sentiment fleur bleu pour autant. Je crois que c'est aussi et surtout une vraie ехрéгіепсе de leçon de style ! Les richesses du XVIIe siècle n'y sont pas pour rien ça c'est sûr aussi.