En réponse au message de jessdu59 :
Tu es un puits de science cher Climax! J'admire!
Tu sais, le "puits" de science accepterait volontiers le plongeon d'un homme en lui, non pas pour le noyer, mais au moins pour lui dire qu'il ne faut pas tout mélanger, valeur intrinsèque et souplesse de toutes les langues, langues véhiculaires, langues de travail scientifique, langue s'imposant par un impérialisme, langue nationale et puissantes langues "régionale" dérivant du latin - se nourrissant les unes des autres comme en Italie.
Je dirais à ce plongeur s'aventurant en moi bien des mots choisis, tendres, aimants PARCE QUE la littérature EST, parce que les mots importent, parce que nous prenons forme au travers des mots, parce que prendre langue est vital plus que tous les dispositifs techniques.
Je lui caresserais le corps dans mes eaux de puits, dans mes courants luisants grâce à sa présence, aux ргоfопԁеurs insoupçonnées et aux surfaces renouvelées par son poids de mâle et son sourire. Je refermerais les eaux comme des bras, soudé à son souffle, et libéré dans sa voix.
Et le puits luirait pour quelqu'un,
pour que chacun voit son visage
dans les miroirs échangés et tenus
l'un devant l'autre : le désir et sa rage,
la tendresse qui de l'un à l'autre s'envisage,
il y aurait la pluie et l'ennui de l'orage,
et notre lit comme une page
où nous écririons en commun une vie.
Voilà à quoi sert la littérature : formuler l'amour
Et ses modulations ; devenir substantiel,
Non une formule mécanique accidentelle ;
Ne pas se flatter d'être un ciel faussement fort
Où l'on tresse un laurier envenimé de mort
Être un humain égal à tout humain qui dort
Dans la ferveur double en résonance majeure.