"tapette!" ; "pédé!" etc. Insultes ? Moui, mais... (page 2) - Homosexualité

Oui, tout dépend des personnes concernées, du ton de l'invective, de la motivation d'insulte et du contexte.

C'est un peu comme se demander s'il est plus grave d'agresser quelqu'un au couteau ou avec une cuillère quand le sujet agressé est de toute façon KO.

C'est l'intention qui compte.

Bonsoir Bjorkio et bienvenue sur le forum

En réponse au message de bjorkio :


Je vais lancer un débat probablement controversé,

Il est bien difficile de rétablir une éducation aux enfants qui a été absente des parents , les sanctionner pour ce genre de propos serait presque "inconvenant" tellement ils sont balancés à tout moment actuellement, le monde à l'envers ...

En réponse au message de textoo :

Bonsoir Bjorkio et bienvenue sur le forum

En réponse au message de bjorkio :


Je vais lancer un débat probablement controversé,

Il est bien difficile de rétablir une éducation aux enfants qui a été absente des parents , les sanctionner pour ce genre de propos serait presque "inconvenant" tellement ils sont balancés à tout moment actuellement, le monde à l'envers ...

d'un autre côté, l'école a le rôle d'éducation des savoirs, pas de l'éducation parentale...

Mais il est vrai que le monde adulte de référence dans lequel nous vivons..

Bonsoir Green

En réponse au message de greenary3 :


d'un autre côté, l'école a le rôle d'éducation des savoirs, pas de l'éducation parentale...

Il serait bon de le rappeler aux parents ...

A tord ou à raison, l'éducation nationale, du moins dans les missions qu'elle donne à ses enseignants, comporte autant une transmission de savoirs que de savoirs-être, et cela inclue l'apprentissage du bon comportement citoyen.

Je retiens de vos réponses, que je peux à la limite me focaliser sur le fait de reprendre "l'intention de nuire" par les mots, sans nécessairement tout rentrer dans la même case "insulte", et ça déjà, sur le рlап moral comme "éducatif", ce me semble déjà plus fidèle à la fois à mon devoir de "ne pas laisser de tels comportements ignorés", sans pour autant véhiculer cet a priori que l'on peut considérer l'hоmоsехualité comme associée à de l'insulte.

A noter que je focalise mon propos là-dessus, mais il en est de même pour des histoires de religion / couleur de peau. C'est juste que forcément, ces propos-là "nous" font plus tiquer.

En réponse au message de palledon :

Je pense pas que ce soit très bon de répertorié des insultes d enfants et d ados
Il faut le réprimander pour n importe quelle insulte en fait
Il ne faut pas plus s offusquer pour un "sale pd" que pour un " fils de рutе"
Le recadrer oui
L éduquer non, les parents sont là pour le faire normalement

Je pense comme Palledon. Peu importe l'insulte, il faut intervenir. On n'insulte pas les gens comme ça.

Maintenant, c'est vrai que quand j'entends des ados ou de jeunes adultes se balancer des insultes, j'ai quand même l'impression que c'est bien ancré dans leur mode de communication tellement ça fuse. Aussi je ne suis pas si sûr Bjorkio que tu puisses leur fаіге ргепԁге conscience de l'inappropo de leurs paroles.

En réponse au message de bjorkio :

A tord ou à raison, l'éducation nationale, du moins dans les missions qu'elle donne à ses enseignants, comporte autant une transmission de savoirs que de savoirs-être, et cela inclue l'apprentissage du bon comportement citoyen.

Certes, c'est une question de bon sens commun inhérent au projet pédagogique de l'établissement officiel.

Nous somme d'accord. L'hоmоsехualité n'est pas une sехualité dégradante. Et elle n'a pas à être considérée ainsi.

Mais, qu'ils visent une personne à raison de son orientation sехuеllе ou qu'ils soient employés comme des injures génériques, ces mots demeurent bel et bien injurieux au moment où ils sont prononcés. Comme le dit Out_of_time, l'intention d'insulter est présente.

Ne rien dire, c'est justement accepter que l'hоmоsехualité soit employée comme injure. Et ces mots peuvent faire souffrir les jeunes hоmоsехuеls aux oreilles desquels ils arrivent, même si ceux-ci ne sont pas visés directement.

Si les enfants ne connaissent encore pas le sens de ces termes, ils le connaîtront tôt ou tard. Lorsqu'ils le réaliseront, ils l'auront toujours entendu qualifier une pratique amoureuse si indigne qu'elle a toujours été vue comme insultante ; et cela dans la plus totale indifférence des "adultes référents". Qui ne dit mot consent ?

C'est cela, la banalisation de l'homophobie.

Si vous avez pour politique de sanctionner toute injure, ou de reprendre celui qui la prononce, il convient d'agir de la sorte avec les enfants qui insultent leurs camarades de pédé ou de tapette, entre autres enсulé, tarlouze et compagnie.

Toute sanction, même sous forme d'avertissement verbal, s'accompagne :
- d'un rappel du règlement et règles de vie commune
- d'une explication.
Non, l'amour pour une personne du même sехe n'est pas dégradant. Et l'utiliser comme une insulte n'est pas acceptable. De même qu'être noir de peau n'est pas dégradant, mais que se faire traiter de nègre, d'еsсlаvе ou de singe pour cette raison n'est pas acceptable. Ce que l'on ne tolère pas pour la couleur de peau n'est pas plus tolérable pour l'orientation sехuеllе.
- d'une prise de conscience du mal qui a pu être fait. On parle de "violence verbale" car c'est bien une violence. Et cette catégorie de violence fait des dégâts (douleur morale et tristesse, sentiment d'exclusion et d'injustice, éventuellement suicide s'il est opportun d'en parler) chez ceux qui en sont victimes directement (qu'ils soient hоmоsехuеls ou non) ou chez ceux à qui l'insulte n'est pas adressée mais qui pourraient l'être ; d'où la nécessité de présenter des excuses.

En réponse au message de bjorkio :

A tord ou à raison, l'éducation nationale, du moins dans les missions qu'elle donne à ses enseignants, comporte autant une transmission de savoirs que de savoirs-être, et cela inclue l'apprentissage du bon comportement citoyen..

Qu'en pensent tes collègues sur le sujet, en avez-vous discuté entre vous ou bien es-tu le seul que cela interpelle ?

Pour l'instant, ce n'est que de la théorie, et de l'anticipation. Je SAIS que je serai confronté, à un moment ou à un autre, à de tels propos. Et je souhaite donc développer une attitude qui me permette à la fois de remplir mon rôle d'adulte, sans pour autant véhiculer / renforcer des préjugés déjà si fortement encrés :/

Ce que je retiens de vos derniers retours, c'est "l'intention de nuire" plutôt que le banal terme "insulte". Dans "intention de nuire", il y a quelque chose de très personnel et subjectif, on est déjà dans l'ordre de l'interprétation. Alors que les "insultes", c'est une catégorie de mots, un truc relativement figé, qui met tout ou presque au même niveau.

Je pourrais, à froid avec le(s) élève(s) concerné(s), reprendre cette "intention", et les faire réfléchir sur ce qu'elle implique. Alors que remettre en question la nature même de "l'insulte", le truc qui est "socialement encodé" dans nos langues et nos cerveaux, c'est une autre histoire...


Le débat reste entier à d'autres égards, mais merci, j'ai pour le "pratico-pratique" déjà quelque chose de plus facile à utiliser :D
Et je pense que j'aurai quelques suggestions quant à certaines tournures de phrase dans le règlement intérieur pour l'année prochaine du coup :')

Et oui, je lancerai sûrement le débat en salle des profs