Bonjour à toutes et à tous
Tous des bêtes !
Un peu de science naturelle pour le week end !
De plus en plus d’études constatent que les animaux recherchent le рlаіsіг aussi dans l’accouplement, hétéro ou hоmоsехuеl, battant en brèche une fois de plus l’idée qu’il existerait une sехualité «naturelle» et une autre «contre nature».
«Le Monde» prend position, en expliquant, images à l’appui, que la nature, elle aussi, a ses préférences sехuеllеs, que ce soit pour le рlаіsіг évidemment, mais pas seulement. Grâce à l’expertise du biologiste canadien, Bruce Bagemihl, sur 1500 espèces étudiées, près d’un tiers, mâle comme femelle, entretient des relations avec un partenaire de même sехe, qu’il s’agisse de satisfaire une urgence sехuеllе, des caresses à la рéпétгаtіоп, ou un besoin simple de vivre une relation.
On en retire deux éléments essentiels: d’une part, les rapports hоmоsехuеls ne sont pas humains uniquement; d’autre part, l’acte sехuеl n’a pas pour seul objectif la reproduction.
Mais pourquoi la société peine-t-elle encore à admettre que l’homme est aussi multiple dans son rapport au monde que son cousin lointain? Parce que oui, beaucoup utilisent encore l’argument selon lequel l’hоmоsехualité serait contre nature.
L’éthologue Fleur Augey pousse sa recherche un peu plus loin dans son livre «Animaux homos, histoire naturelle de l’hоmоsехualité». C’est jusque dans les écrits antiques, qu’elle remonte pour prouver que l’homme n’a rien inventé de plus qui n’existe déjà chez son ancêtre animal.
La «sехodiversité» s’exprime ainsi au sеіп des différentes espèces. Celles-ci sont flexibles face à l’acte, autant que face à la relation amoureuse ou parentale. Chez les oiseaux, par exemple, il n’est pas rare de trouver des ménages à 3, 4 ou 5. Les cygnes noirs eux préfèrent souvent garder les œufs entre mâles, après avoir chassé la femelle, s’assurant ainsi un plus grand succès reproducteur.
Les raisons qui poussent les animaux à choisir temporairement ou définitivement un partenaire de même sехe, elles, varient. Il est tant question de survie de l’espèce que d’un effet d’enfermement, mais tous les scientifiques sont d’accord pour parler de рlаіsіг.
Une étude sur l’accouplement des gorilles au Rwanda datant de 2016 relève que les femelles entre elles ne cherchent à atteindre qu’un seul objectif: celui de se faire du bien. Le naturaliste et zооlogiste Marc Giraud, auteur de l’ouvrage «Le sех-appeal des crocodiles et autres histoires d’amours bestiales», développe cette analyse.
Dans une interview accordée à «20 minutes» du 10 janvier 2017, il affirme que «la mаstuгЬаtіоп le prouve. Chez tous les mammifères, de la souris à la baleine, les femelles ont un сlіtогіs, seul organe voué uniquement au рlаіsіг sехuеl.»
Et non, ce n’est pas le primate, champion-ne en la matière, mais… le dauphin !
Plus rare, mais également observée, la pratique sехuеllе entre différentes espèces. On aurait des preuves filmées du rapport entre un pingouin et un phoque ou une femelle macaque et une biche. Selon Marc Giraud, ces exemples ne relèvent pas de l’extraordinaire. Il explique que «les animaux ont des pulsions et répondent à des signaux d’accouplement que l’humain ne voit pas».
Selon lui, le phénomène se produit surtout en captivité ou lorsqu’il y a de la frustration. Mais ces accouplements peuvent amener une descendance sous forme de nouvelles espèces hybrides chez certaines espèces d’oiseaux notamment.
Face à une nature libérée qui favorise la diversité, notre univers aux repères hétéronormés semble bien réactionnaire. La nature nous prouve que c’est la multiplication des possibles qui permet la survie de l’espèce face aux changements nombreux auxquels elle fait face: maladies, climat, évolution.
Aussi, la différence permet-elle aux espèces de mieux s’adapter. C’est donc bien pour prouver que l’hоmоsехualité n’est pas contre nature que des chercheurs, comme Fleur Augey ont choisi de prendre l’animal en exemple.
«Pour nous, c’est la même chose», confie-t-elle à «L’Obs» le 22 février 2018. «On n’a pas à se culpabiliser d’être tous différents, étonnants. Parce que c’est ça la vie!»