Le mouvement ouvrier a cette responsabilité, particulière, que, depuis l'avènement de la Cinquième république, il a dû s'aviser et avertir du caractère bonapartiste. du régime politique de 1958.
Le bonapartisme, qu'est-ce ? Dans la cadre de la défense de leurs intérêts, les capitalistes délèguent leurs pouvoirs à un homme fort, "providentiel", un Bonaparte muni de pouvoirs spéciaux (pouvoir de déclarer l'état de siège, l'état d'urgence, l'état d'exception), et réduisant la démocratie bourgeoisie parlementaire classique à un souvenir où la chambre de députés est surveillée par une seconde chambre, et devient une chambre d'enregistrement.
La responsabilité du mouvement ouvrier et démocratique a toujours été de qualifier la Cinquième république comme un "coup d’État permanent".
Sa responsabilité a toujours été de dénoncer et de battre les tentatives d'intégrer les syndicats à l’appareil d’État : d'où le "NON" à De Gaulle en 1969 ("non" іпіtіé par la CGT-FO lors de son congrès, et repris par les autres organisations ouvrières), lors de son référendum sur la transformation du Sénat en chambre corporatiste à l'instar de Mussolini ou de Salazar ou de Franco.
Alors, la responsabilité du mouvement ouvrier est,
contre les appels du premier macroniste régnant,
Monsieur le Premier-ministre, Édouard Philippe,
"à la responsabilité" pour que ça tourne comme avant,
de voir dans l'affaire Benalla plus qu'un fait-divers crapuleux,
plus que la haine envers les manifestants du Premier Mai,
plus que l'indice du caractère pourri et puant et haineux
de l'entourage le plus proche de Jupiter Macron :
les nervi sont de retour !
La lutte des classes se tend à l'extrême ; un nervi de Monsieur Macron tabasse un jeune homme, infiltre la police, se fait communiquer des bribes de vidéo-surveillance, essaye d'intimider ceux qui filment.
Après la démolition du code du Travail,
après la facilitation des licenciements,
après les milliards donnés en CICE au patronat
milliards qui ont produit 0 emplois comme il se doit
en régime de production capitaliste,
après la criminalisation du syndicalisme &
les peines prononcée contre des travailleurs syndiqués
à la suite de la "chemise arrachée"
(rappelez-vous comme on avait baratté, alors,
la haine anti-syndicales et comparez avec les sanctions ridicules,
spontanément prises par E. Macron à l'égard de son nervi) :
LES EXPÉDIENTS PROTO-FASCISTES.Et une révision constitutionnelle visant à réduire les maigrelets pouvoirs de l'Assemblée nationale : l'absolutisme en marche !
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Voici un point de vue qui me semble admirablement résumer le moment présent :
"Le sieur Benalla avait été licencié par le ministre Montebourg, pour tentative de fuite après un accident de voiture. Il était déjà ce que l’on peut appeler un voyou. Le premier mai, il a infiltré la Police. Tout simplement. Il est devenu ce que l’on appelle un nervi, du nom de ceux qui attaquaient les syndicalistes à coups de nerfs de bœuf.
Il a simplement été suspendu une quinzaine de jours et il est reparu avec Macron, ce lundi, lors du défilé de la Coupe du monde.
Aujourd’hui, Macron – sommé de s’expliquer – tente d’esquiver. Il est acсulé. Mélenchon le prie encore de ne pas laisser « pourrir cette affaire ». Trop tard ! Le mal est fait, irréparable.
Macron en est réduit à prétendre que la République est inaltérable.
Quelle République ?
Comme toujours, le hasard révèle la nécessité. L’accidentel jette une lumière crue sur l’état réel de l’Exécutif, de l’institution-clé du Régime : l’Élysée. Une institution qui agit par-dessus la tête du gouvernement, comme une sorte de réseau parallèle. De quelle nécessité s’agit-il ? De l’urgence de se débarrasser de ce despote au petit bras, de ce faux colosse aux vrais pieds d’agiles. Lui et sa suite.
Les affaires ? Elles éclatent en rafale : son conseiller suspect de favoritisme économique, ses ristournes de campagne qui devraient aboutir légalement à sa destitution et maintenant, cette petite frappe avec qui le Président fait du ski l’hiver et qui l’accompagne partout. Ça créé des liens, non ?
En d’autres circonstances, cette affaire ignoble serait bien vite « circonscrite », mais dans ce pays à cran, rongé par la pauvreté, la précarité, les injustices quotidiennes, les frais bancaires digne du racket qui frappent les petites bourses, la misère des hôpitaux et, maintenant, la panne de croissance, elle prend un relief singulier.
D’ailleurs, comment pourrait-on « relativiser » cette affaire ?
Cette affaire interfère directement sur la tentative de révision absolutiste de la constitution de Macron, devenue le maillon faible de toute la chaîne des réformes pestilentielles.
Si besoin était, cette affaire montre de façon irréfutable que l’Elysée ne recule devant aucune bassesse, se vautrent dans l’abjection, à l’image, il est vrai, de ces réformes qui détruisent la vie quotidienne et la vie démocratique.
La Cour des miracles cède le pas à la Вапԁе à Macron, à la monarchie des voyous.
La révolte, la colère, le refus gagne toute la population travailleuse et pauvre, toute la jeunesse et au-delà, de toute façon.
Tout commence à basсuler
A SUIVRE
20 juillet 2018"
Source :
http://www.lacommune.org/Parti-des-travailleurs/Lettre-d-infos/L-ELYSEE-SES-AFFAIRES-SES-REFORMES-ET-SON-NERVI-DEHORS-i1787.html