"Moi, j'ai trouvé du travail lorsque j'en cherchais, donc les autres n'ont qu'à faire comme moi au lieu de profiter du système".
Moi-même, j'ai déjà travaillé dans le bâtiment pour m'en sortir lorsque j'étais étudiant. Puis mes divers emplois m'ont permis d'exercer une activité professionnelle à temps plein sans interruption ni aucun arrêt de travail pour quelque motif que ce soit depuis bientôt quinze ans.
Mais malheureusement, la Terre ne gravite pas autour de notre nombril.
Le nombre de demandeurs d'emploi est supérieur au nombre de postes vacants.
Et derrière "le chômage", il y a "des chômeurs" dont les trajectoires individuelles révèlent une grande diversité de situations.
Un chômeur qualifié de 27 ans dans l'agglomération rennaise n'est pas dans la même situation qu'un ouvrier d'usine licencié à 56 ans dans le Nord. Une mère isolée avec ses trois gnards dans le Territoire de Belfort n'est pas dans la même situation qu'un cadre expérimenté de 37 ans en reconversion professionnelle à Paris. Un jeune chaudronnier au sortir de son BEP n'est pas dans la même situation qu'un poseur de sol de 42 ans à qui la ceinture lombaire ne suffit plus à calmer les douleurs de son dos. Un mаîtге d'hôtel sur la Côte d'Azur et un serveur à Lyon ne sont pas dans la même situation qu'un diplômé ensociologie habitant la Seine-Saint-Denis. Une jeune femme déscolarisée dans la banlieue de Cayenne n'est pas dans la même situation qu'un coffreur-bancheur niçois.
À travers la lorgnette de ceux qui - c'est aussi une réalité qu'on aurait grand tort d'occulter - se complaisent dans le système d'assurance sociale tout en travaillant (ou non) au noir, on ne peut pas saisir le phénomène du chômage dans sa globalité et sa complexité.
Mais bon… Y'a qu'à !