Comment vous représentez-vous "Dieu" ??? (page 4) - Loisirs & passions

Et ici Greenary, tu rejoins, sans le savoir peut-être, les "constructeurs de Dieu" russes, du début du vingtième siècle, contre lesquels le militant social-démocrate et matérialiste Vladimir Illitch Lénine aura beaucoup ferraillé, puisque son ami, l'écrivain Maxime Gorki, et des membres de la fraction bolchevique du Parti Ouvrier Social-Démocrate Russe étaient des "constructeurs de Dieu".

et les manichéens de l’Église de Mani.

Merci Greenary pour cet exposé fort intéressant de ta conception.

Merci Climax:) et non, j'ignorais que je faisais partie de cette église, lol!:)

En tout cas, je ne sas si tu l'as déjà remarqué, mais j'observe souvent que les croyants de beaucoup de cultes ont besoin d'être entouré d'autres croyants comme si ils avaient besoins du réconfort de se dire; "et bien au plus il y a de croyants, au plus çà signifie que j'ai raison de croire en ma religion". Comme si la foi devait absolument être grégaire pour leur être crédible! C'est curieux car ils pourraient avoir leur foi et croire en leur optique spirituelle en se disant tant pis si les autres n'y croient pas c'est leur problème...moi je sais que Dieu existe et cela me suffit" .
C'est ce qui explique l'attitude agressive des gens qui essaient de nous convertir à leur religion, ou philosophie religieuse (Jehovah, mormons, etc,...). Que signifie donc cette attitude? voudrait elle dire que ces gens nous reprochent de ne pas croire la même chose qu'eux et que par leur agressivité ils nous prouveraient qu'ils ne sont finalement pas si croyants que cela puisqu'ils ont besoins de nous comme membres supplémentaires dans leur église pour croire d'avantage à leur culte?? C'est étrange, non? On dirait que leur attitude nous reproche que notre refus de croire les pousse à ne pas croire non plus!

Greenary, le grégarisme fait partie du tropisme ԁоmіпапt et conquérant des appareils ecclésiaux : par ailleurs, c'est une aspiration individuelle des croyants, qui ne sont jamais satisfaits de la qualité de leur seule vie intérieure, mais qui souvent prétendent conformer la société selon des modèles moraux découlant de leur conception d'un Dieu posé comme la transcendance ultime que l'on doit révérer, et respecter par un comportement adéquat.

Cependant je pense que les religions établies balancent, surtout, entre conquête totalitaire de l'espace public et partage interindividuel de convictions par le culte, les formules liturgiques, les prières, les crédos : entre ces deux pôles, les vies humaines !

Dieu existe en tant que création des hommes, en tant qu'invention. Pour moi il n'y a en cela pas tellement de différence entre Dieu et n'importe quel personnage de fiction. Sauf qu'évidemment sa légende reste considérable et intemporelle.

Si une entité nous a crée qui a crée cette entité

Je ne me fais aucune représentation de ce qui n'existe pas à mes yeux, mais bien content que ça satisfasse et rassure des millions voir milliard d'individus que sont ainsi rassuré et facilement manipulés.
Encore une fois c'est ma vision je ne m'appelle pas B Soubirou (ni sous biroute)

Bonjour Climax,

Aucune représentation de ce soi-disant créateur, qui j'espère n'est pas fier de lui d'avoir créé l'homme !

Beaucoup trop de grabuges planétaires stupides et inutiles depuis plus de deux milllénaires
autour de l'idée de dieu dont l'existence n'a jamais été prouvée.

Comment donner une image à une croyance ?

Pourquoi s'entretuer au sujet d'un même dieu nommé différemment selon son appartenance religieuse ?

J'aime particulièrement l'idée d'une fraternité universelle, sans frontière, mais crains malheureusement qu'elle ne soit qu'utopique.

Dans son livre sur Ludwig Börne, de 1840,
Heine, bien avant Marx, se réfère au rôle narcotique de la religion plutôt de façon positive - avec un brin d’ironie :

- « Bénie soit une religion, qui verse dans l’amer calice de l’humanité souffrante quelques douces et soporifiques goûtes d’opium spirituel, quelques goûtes d’amour, foi et espérance ».

Sujet intéressant en effet, et en rentrant du taf, je n'ai pas eu le courage de tout lire, ce que je ferai plus tard.

Je suis athée et me décris comme tel, élevé par des parents communistes, qui affichait fièrement la photo de Lénine dans le salon, par rébellion contre mes parents, j'ai voté à droite, sans conviction réelle... toutefois, Dieu, me fascine, dans mes moments de loisir, dans lesquels, je me replonge volontiers par le biais du jeu vidéo, dans l'époque médiévale, j'incarne systématiquement un paladin, chevalier divin, véritable croisé, guerroyant jusqu'à la mort pour son dieu. Je suis en proie à ce dilemme entre un besoin de croire, et un esprit scientifique rejetant tout ce qui n'est pas la science. En tant que citoyen, je suis athée, dans l'imaginaire, un véritable zélote. Dans la littérature, je me plonge volontiers dans des récits médiévaux épiques, où Dieu est omniprésent. Mon prénom lui-même est chrétien. Et à vrai dire, vivre dans un monastère, me conviendrait fort bien, si l'on consentait à me laisser utiliser quotidiennement la connexion Internet. Je me suis souvent imaginé portant la croix, sur mon armure, m'agenouillant devant la garde de mon épée fiché dans le sol et priant Dieu de me donner la force de poursuivre ma tâche, libérant la ville sainte de ces hérétiques. Je me réveille, nous ne sommes plus au XIIIème siècle...

Finalement, je regrette peut-être de n'être pas croyant, certaines questions demeurent sans réponse, aujourd'hui, aussi, il n'est pas dit que je ne basсule pas un jour dans le mysticisme.

Comment j'imagine Dieu ? De la lumière, dorée, éblouissante et apaisante à la fois, loin de cette image anthropomorphique que la religion chrétienne lui prête.

Dieu existe en tant que création des hommes, en tant qu'invention. Pour moi il n'y a en cela pas tellement de différence entre Dieu et n'importe quel personnage de fiction. Sauf qu'évidemment sa légende reste considérable et intemporelle.

Tu rejoins, par cette conception, celle de Jorge Luis Borges, qui voyait dans la théologie et ses raffinements multiples - selon les religions - une branche ou une succursale de la fiction fantastique.

Dieu, comme tu le notes, est le seul être - serait-il inexistant !!! - qui, par ses multiples aventures, occupe un tel champ dans les esprits, et depuis si longtemps, qu'il acquiert la positivité que donnent tous les récits !

Et en cela, les athées n'ont pas fini de se coltiner avec Dieu.

Tu sais, Draconis, j'ai ouvert ce sujet, par curiosité, mais aussi pour me frotter à d'autres conceptions. Et, de fait, chacun aura été amplement récompensé, par l'intérêt des contributions.


Ce que tu dis de ton enfance ne me paraît pas très sain, du tout, du tout, du tout, et - sans porter de jugements désobligeants sur tes parents -, qu'allaient-ils faire de Lénine un être dont le portrait trône comme celui d'un membre de la famille, et de plus un être demandant une espèce de révérence (et au nom de quoi ???) : je suis communiste, et, en raison de cela, cette attitude сultuelle à l'égard de Lénine me déplaît fortement (elle est tellement dé-pla-cée, hors de propos, anti-communiste !!!) ; et je comprends (mieux maintenant) et conçois la révolte de l'adolescent que tu étais et du jeune homme que tu es !


Ceci posé, nous savons que le monde de la fiction médiévale t'aimante, d'où ta tendance à te vouloir un chevalier qui serait - comme tous ceux du Graal - un parfait chrétien, mais l'autre pôle - celui d'une certaine rationalité - t'іпtіmе de ne pas céder.


Tu es le premier à donner une image très visuelle et sensible de ce que (serait) (est) Dieu, pour toi : "Comment j'imagine Dieu ? De la lumière, dorée, éblouissante et apaisante à la fois, loin de cette image anthropomorphique que la religion chrétienne lui prête."


Je ne peux pas m'empêcher de rapprocher ton image d'une constante du récit de ceux qui ont eu l'ехрéгіепсе de presque mourir ("near death ехрегіепсе") : nous ne savons pas s'il s'agit d'une constante anthropologique (une structure imaginaire commune au genre humain et influencée par les représentations socialement répandues de Dieu) ou d'une constante somatique (les substances dégagées lors du processus de la mort dans le corps produisant le même type d'hallucinations) ou s'il s'agit d'une constante vérifiant - c'est la thèse des croyants - une réalité ineffable, la сhаuԁе lueur très étincelante au bout d'un corridor !


Merci, Draconis, pour ta participation !