Bonsoir à toutes et à tous
Démocratie en berne ?
(Le terme démocratie désigne le plus souvent un régime politique dans lequel les citoyens ont le pouvoir).
Un jeune politologue basé à Harvard a fait le constat suivant inquiétant parus dans The Journal of Democracy :
Le soutien à la démocratie est en baisse constante dans les pays démocratiques eux-mêmes et surtout chez les jeunes générations.
La proportion de jeunes Américains favorables à un gouvernement d’experts n’ayant que peu de comptes à rendre, voire, à un « leader fort qui ne se préoccupe pas du Parlement ni des élections » atteint, des niveaux préoccupants.
C’est moins vrai en Europe, de manière générale. Mais on trouve tout de même des pays comme l’Espagne ou l’Italie, où 49% des sondés jugeraient comme « une bonne chose » « un gouvernement d’experts non élus, décidant en fonction de ce qu’ils jugent le mieux pour le pays ».
En France, ils seraient encore 44;% à partager cet avis. 66% en Russie. "
"A la question, « un régime où un leader fort pourrait prendre des décisions majeures sans interférence du Parlement ou des Cours constitutionnelles vous paraît-il une bonne ou une mauvaise chose ? »
22;% des Américains répondent oui, de même que 29;% des Italiens, et 26% des Britanniques. Mais seulement 12% des Français et 6% des Allemands. Les Russes sont 48 (contre 43;%) à préférer un pouvoir fort de ce type. D’où Poutine !
17;% des jeunes, en Europe de l’Ouest, soutiendraient volontiers un régime autoritaire, y compris – tenez-vous bien – une dictature militaire."
Ce qui rejoint l’analyse que Yascha Mounk, dans son dernier livre, titré The people versus Democracy.
On a pris conscience depuis un certain temps, explique t-il, des menaces que faisaient peser le populisme sur la démocratie libérale : celui de la démocratie illibérale. Celle-ci se caractérise par une forme de régime autoritaire, un faible respect pour l’Etat de droit et de celui des minorités. Mais on a été trop peu attentif au risque inverse, celui qui consiste à privilégier, cette fois « le libéral » au détriment de « la démocratie ».
Dans cette configuration politique, les dirigeants se trouveraient dessaisis d’un très grand nombre des outils traditionnellement associés à la souveraineté, alors même qu’ils ont des comptes à rendre au peuple qui les a élus pour une certaine politique.
Toute une « panoplie de restrictions je cite le commentaire que vient de publier Dani Rodrik – limitent le champ des politiques qu’ils peuvent appliquer.
Lorsque ce ne sont pas les institutions bureaucratiques, les régulateurs autonomes ou les tribunaux indépendants qui fixent les politiques, ce sont les règles de l’économie globale qui s’en chargent. (…) C’est sans doute l’Union européenne, qui illustre le mieux cette tendance. » Et de citer « les politiques déléguées à des organes technocratiques tels que la Commission, la Banque centrale européenne, ou encore sa Cour de Justice. Les décisions sont prises à distance considérable du public. »
Les frustrations que provoquent, chez les peuples, le sentiment d’avoir été dessaisis de leur pouvoir de dicter à leurs représentants les politiques qui ont la faveur de la majorité contribuent à provoquer le backclash populiste.
Que pensez-vous de ce constat et comment l'expliquez-vous ?