- Le procureur de la République de Dijon a requis "l'irrecevabilité de la requête" de Chantal Sébire, qui a demandé à la justice le droit d'être euthanasiée, lors de l'audience en référé mercredi devant le président du TGI, a-t-on appris vendredi auprès du Parquet général.
Le jugement a été mis en délibéré au lundi 17 mars.
Cette requête "est une première pour le monde judiciaire, mais nous ne demandons que l'application de la loi du 22 avril 2005 sur les droits des malades, dite Loi Leonetti", assure son avocat, Me Gilles Antonowicz. Or cette loi tend à instaurer un droit au "laisser mourir", sans permettre aux médecins de pratiquer une euthanasie active.
Selon Jean Leonetti, député UMP, auteur de cette loi, "la requête de Chantal Sébire n'entre pas dans le cadre de la loi. C'est une demande de suicide assistée, pas une demande d'accompagnement de fin de vie", avait indiqué jeudi le député des Alpes-Maritimes. "La loi autorise l'utilisation de sédatifs, de calmants et d'antalgiques à des doses nécessaires pour supprimer toutes douleurs physiques ou morales, même si l'utilisation de ces médicaments abrègent la vie. Or Mme Sébire refuse les sédatifs. Elle demande qu'on lui donne la mort", a précisé M. Leonetti.
Le conseiller santé du président Nicolas Sarkozy, auquel Mme Sébire a écrit, lui a proposé "qu'un nouvel avis soit donné sur son cas par un collège de professionnels de la santé du plus haut niveau pour que l'on s'assure ensemble que toutes les ressources de la médecine sont épuisées".
De son côté, la garde des Sceaux Rachida Dati s'est montrée plus péremptoire: "Je considère que la médecine n'est pas là pour administrer des substances létales".