Il y a bien de raison de faire un deui- ce n’est pas seulement la mort d’une personne. Ça peut être la fin d’une relation, ou n’importe quoi d’autre qu’on aimait vivre et qui se termine.
J’ai jamais eu trop de mal à accepter les décès. Je suis assez philosophe là dessus. On est triste de perdre quelqu’un qu’on a été heureux de connaître. Alors je pense qu’il faut s’estimer heureux d’avoir vécu ces Ьопs mоmепts et remercier cette personne d’être entrée dans notre vie, de nous avoir laissé entrer dans la sienne.
Pour les autres choses, une relation amoureuse ou amicale par exemple, c’est plus compliqué. Des lieux, une ambiance. Parce que ça implique une décision, et il y a toujours l’espoir que ça va peut-être s’arranger avec le temps, ou qu’on pourra retourner en arrière, en garder un peu… Mais c’est pas sain. Parce que ça empêche d’avancer. Et il faut d’abord penser à vivre, plutôt que tout mettre en suspend en attendant quelque chose qui n’arrivera probablement pas.
C’est plus facile de faire son deuil quand on peut s’y préparer. Une maladie, la vieillesse, l’usure des choses, les délais qui passent… mais il faut anticiper et préparer la suite.
L’an dernier j’ai dû accepter la fin d’une relation qui était épuisante mais à laquelle je tenais. Je savais que j’espérais dans le vide, mais je pouvais pas m’empêcher de le vouloir même si j’y croyais pas. Cette année je prépare la prochain deuil. Qui interviendra un jour je sais pas quand. Le jo7r ou suite au décès d’une parente, je devrai tourner le dos à tout un passé familial. Au seul endroit où je me suis senti chez moi, avec une histoire partagée, un sentiment d’utilité et d’être essentiel, une touche personnelle laissée aussi. Une seule et même famille depuis plus de 80 ans, la seule assurance que j’avais de ne jamais être tout à fait seul.
Et après ça, même si je ne serai pas à la rue, ce sera comme si je n’avais plus rien. Je peux pas en hériter, l’héritière vепԁга ça en 15 car elle a jamais aimé cet endroit, ni même aucun autre. Et j’aura8s rien pour combler ce vide. Pas de lieu à moi où construire mon histoire familiale. Je bouge tout le temps. Et avoir des enfants quand on est gay… ben c’est compliqué. Et adopter… ben je vais pas le faire juste pour avoir de la compagnie! Le faire seul non plus d’ailleurs.
Donc tout s’arrêtera. Et il faut que je fasse avec. Sauf surprise.