Cette version me plait beaucoup plus que la précédente. Les vers sont mieux ciselés, plus fluides, avec des sonorités plus harmonieuses. Cela dit, j'ai encore achoppé sur un détail. Il est, cette fois, d'ordre grammatical. J'ai souvent eu du mal avec les subordonnées relatives dans la narration.
A fortiori, cette réticence vaut pour la poésie. Il n'y en avait qu'une seule dans la version précédente, ce qui était déjà bien assez. Ici, nous en avons quatre ; soit, une subordonnée par strophe !
C'est le petit cailloux que je garde dans ma chaussure tout au long du parcours.
- Je pratique ce qui est interdit : faire rimer un verbe avec un des ses dérivés, "ouverte" et "entrouverte". C'est le moindre de mes péchés.
Les conventions sont aussi faites pour être transgressées, lorsque la transgression est faite à bon escient, ce qui est le cas ici. C'est toujours mieux que d'inventer sa rime, comme Totor et son Jerimadeth...
j'ai essayé de ressentir ce qui m'habite, et je trouve "Et je suis emporté vers cette absence entière / Qui me possède avec une étreinte en pierre." L'image peut sembler convenue, ou grandiloquente, mais je le ressens.
Tu as raison de tenir à ton ressenti (qui ne me semble en rien grandiloquent) : tu ne dois surtout pas l'abandonner. Cependant, je reste encore à la porte. Le quasi-oxymore de "L'absence entière" me parle énormément mais, en relief, je reste plus hermétique à la dernière image. Je ne sais pas s'il s'agit d'un défaut du poème. N'ayant pas connu l'épreuve que tu as traversée, je ne parviens pas vraiment à me projeter en elle.
Tu as su instaurer un un beau rythme binaire :
Et tu restes muet, et tu n'as plus de lieux ;
[...]
Je remue des images et je remue la terre,
J'adore !
Merci pour ton travail, Climax.
PS. Le dernier vers n'est-il pas boiteux ?