Pour répondre à Draconis, je n'ai jamais vu une guerre civile, combinée à une guerre contre des interventions étrangères, qui ne soit pas inexpiable, et je rappellerai que les termes de Lénine sont à replacer honnêtement - l'honnêteté historique étant ce qui manque le plus à Draconis, outre la connaissance de l'histoire - dans leur contexte, à savoir l'encerclement de la Russie soviétique par toutes les puissances européennes, réconciliées contre ceux qui avaient abattu le régime, oppresseur et pas qu'un peu еsсlаvagiste, du tsarisme acquis à une industrialisation avec des capitaux étrangers, d'où la tentative d'annihiler à feu et à sang ces communistes qui avaient eu l'audace d'exproprier - sans indemnisation - les capitaux financiers propriétaires des industries.
Donc, pour ma part, j'approuve, décidément, les propos de Lénine : une révolution qui abat et un régime politique néfaste et des rapports de production d'exploitation, et qui tente d'instaurer de nouveaux rapports de production ne se mène pas avec des sentiments humanitaires !
La révolution soviétique s'est faite sur la base de la vieille société, avec toutes ses cruautés : Lénine ne pouvait être un Quaker, un pacifiste intégral, un Mahatma Gandhi bêlant, face à une classe sociale bien déterminée - qui était visée en tant que classe sociale et non en tant que groupe humain défini métaphysiquement (les nazis définissaient métaphysiquement les Juifs comme une espèce maligne, corruptrice, salissant la "race élue") ; le terme "koulak" signifie "paysan riche", et c'est lorsque la bureaucratie stalinienne se fût avisée qu'à dire "Enrichissez-vous" aux paysans riches qu'elle sapait les fondements même de la nouvelle structure sociale à laquelle se trouvait attaché sa ԁоmіпаtіоп parasite que les "koulaks" sont devenus une classe diabolisée ; les marxistes ne diabolisent pas eux, ils constatent que le changement du statut de la propriété des moyens de production peut saper à la racine une classe sociale, et c'est bien pourquoi ils ne sont pas des partisans des exécutions staliniennes (qu'ils ont subies, du reste) ; et Lénine ne pouvait dire "Peace and love" alors que les puissance coalisées contre la Russie soviétique menaçaient de pendre haut et court le gouvernement soviétique et tous les bolcheviques.
Je rappellerai, par ailleurs, que ce qui a le plus navré les puissances étrangères - celles qui auront fait, sans pitié et avec des sentiments patriotiques grandioses, se massacrer des millions d'hommes sur les champs de bataille, pour leurs intérêts impérialistes analysés par Lénine dans "L'impérialisme, stade suprême du capitalisme" - aura été la déclaration unilatérale de paix du gouvernement soviétique, sans indemnisations, sans réclamations de territoires ni annexions, sans prétentions autres que la paix.
Aussi, je trouve très gonflés ceux qui, comme Draconis, ne trouvent rien à redire, ni au cours ordinaire des événements constituant le capitalisme d'hier et d'aujourd'hui, ni à l'intervention de toutes les puissances européennes plus les EUA coalisées pour la défense du Capital contre l’État soviétique déclarant unilatéralement la paix dès la fin de 1917, mais qui nous viennent, avec des mines vertueuses de vіегgеs outragées, dénoncer les propos de Lénine, en 1918, pour nous administrer des leçons de morale éternelle, morale éternelle que la sauvagerie du capitalisme met à mal chaque jour qui passe, et - du temps qu'on y est - assimilons Lénine à Hitler : c'est à la mode, et plus c'est gros, mieux ça passera.
Pour revenir plus précisément au sujet principal, c'est bien en tant que communiste que, pour ma part, je trouve déplorable les procédés publicitaires de Greenpeace : oui, l'ignorance crasse de ces gens-là m'insupporte, et m'irrite leur vandalisme envers la civilisation amérindienne de Nazca ; et quand les fascistes islamistes, à Mossoul, attaquent à coups de massues les vestiges des plus anciennes civilisations urbaines du monde, c'est en tant que communiste que je m'insurge, et que je m'attriste, et pas qu'un peu.
L'amour des civilisations anciennes, fondatrices, fait partie de mon bagage communiste ; le mot "cultures", oui au pluriel, a un sens fort pour moi, comme il en avait pour les bolcheviques qui nommèrent le très distingué et cultivé Anatoli Lounatcharski commissaire du peuple à l'Instruction Publique, chargé des musées.
Inutile de préciser - mais précisons-le, pour ceux de mauvaise foi qui ne voient aucune rupture de continuité entre communisme et stalinisme - qu'Anatoli Lounatcharski, comme les autres membre du premier gouvernement soviétique et du comité central du PC(b) du temps de Lénine, a été exécuté, grâce aux mises en scène des procès de Moscou en 1936-1938, par la bureaucratie contre-révolutionnaire stalinienne, laquelle a autant à voir avec le communisme qu'un сul-de-jatte avec le sens de la marche !
Si des personnes,
comme Draconis,
ne voient pas de différence entre communisme et stalinisme - avec ses sous-espèces maoïste, khmère rouge, etc. -
et imрutеnt,
sans vergogne
mais afin de discréditer
la révolution soviétique,
les crimes staliniens aux communistes,
la bureaucratie contre-révolutionnaire stalinienne
(dont le dernier rejeton, signe flamboyant de son parasitisme de toujours, est Vladimir Poutine, agent du KGB, liquidateur de la propriété collective, oligarque en chef des oligarques, maffieux en chef des maffieux),
la bureaucratie stalinienne,
elle,
a tranché la question,
- en liquidant les communistes,
- et, pour finir,
en menant à l'implosion l'URSS,
et en la réintégrant
dans le marché capitaliste mondial.
Les gens de droite de l'époque des procès de Moscou, eux, ne s'y sont pas trompés, et y ont vu, avec justesse, la liquidation du communisme comme mouvement révolutionnaire internationaliste, ce qui les a immensément soulagés !!!
Draconis - dont la force motrice est la haine de toute révolution, et surtout de la révolution soviétique - devrait se réjоuіг des exécutions des bolcheviques par la bureaucratie parasite de l'Etat soviétique, sous la houlette de Joseph Vissarionovitch Staline, s'il avait un peu de logique et d'honnêteté.
Mais il importe pour son amalgame de maintenir le signe égal entre communisme et stalinisme et nazisme, donc Draconis ne peut pas se réjоuіг trop fort de ce qui est la démonstration pratique que communisme et stalinisme sont de mortels ennemis !