Sujet de discussion : Les politiques d'"austérité" créent la violence
sergeclimax69007
Membre suprême
8 mars 2014 à 18:33
1936 est, en Espagne - après la défaite (en 1933) du Parti communiste allemand devant le nazisme, parce que l'Internationale Communiste stalinisée (ce grand "organisateur des défaites" selon la qualification de Trotsky) désignait la Social-Démocratie comme le "social-fascisme", plus dangereux que le nazisme, empêchant ainsi l'unité d'action du SPD avec le KPD - la confirmation de la bureaucratie stalinienne comme force contre-révolutionnaire, comme agent du maintien de l'ordre mondial.
En cela, 1936, en Espagne et en France, où les staliniens ont promu des "Fronts populaires", des alliances avec les parti bourgeois, aliénant l'indépendance des partis ouvriers, est riche en enseignements, pour le présent et pour des mouvements comme "Occupy Wall Street" et les "Indignados" espagnols : l'indépendance des organisations des travailleurs est la clé de tout. Indépendance dans les alliances, indépendance par rapport aux institutions, indépendance par rapport à l’État, indépendance et fermeté de la ligne anti-capitaliste (pour l'expropriation des capitalistes).
"Occupy Wall Street" ou les "Indignados" ne veulent pas s'organiser, car ils répugnent aux partis politiques, et les récusent tous ; leur caractère informel, petit-bourgeois, jeuniste et sans démarcation de classe sociale les conduit à l'impuissance et à la confusion programmatique ; et, au Portugal, ce n'est pas le mouvement apartidaire "Que se lixe a Troika" ["Que la Troïka FMI-BCE-UE aille se faire voir !"], qui a réuni des centaines de milliers de personnes à Lisbonne, contre l'actuel gouvernement, qui va le faire tomber : seules les organisations politiques et syndicales, indépendantes, des travailleurs et des chômeurs, ce qui structure leur action et leur force sociales, peuvent apporter des solutions (ce qui ne va pas sans luttes contre les appareils opposés à l'unité d'action, et opposés à de clairs mots d'ordre pour en finir avec un gouvernement appliquant une politique dite "d'austérité").
La dichotomie droite/"gauche" a pour moi du sens. Comme pour Hasbeen, la "gauche" ne comprend pas pour moi le président Hollande (vu sa politique !!!)
Le 2 Mars 2013, VOIR LA VIDÉO PLUS BAS, le mouvement "Que se lixe a troika" ("Que la troïka aille se faire f...") a réuni dans de gigantesques manifestations plus d'un million de Portugais(es), dans un pays de dix millions d'habitants : le gouvernement n'est pas tombé.
Je ne peux pas regarder ces images d'un peuple reprenant la chanson de la Révolution portugaise du 25 Avril 1974, "Grândola, vila morena" qui dit "O povo é quem mais ordena", "Le peuple est celui qui a le dernier mot à la fin (littéralement : "celui qui commande le plus") sans être іпtіmеment bouleversé par l'espérance de ces personnes unies, mais le gouvernement n'est pas tombé ce jour-là, malgré un dixième de la population dans les rues.
La place que vous voyez d'hélicoptère est la Place du Commerce, immense place au bord du Tage, à Lisbonne, là où auront abouti on ne sait combien de dizaines de milliers de manifestants
Propos tenus et entendus.
"Ce gouvernement n'est pas le nôtre : tandis que nous manifestons, il annonce davantage de coupes sombres, de licenciements, ... Qu'il se souvienne que le peuple est celui qui commande à la fin, qu'il se démette !" "Que le gouvernement se démette !" "Que la troïka sorte du pays." "Que le gouvernement cesse de gouverner contre le peuple !" "J'espère que cette manifestation va avoir un effet sur le gouvernement et sur le président de la République ; j'attends que le gouvernement pense aux personnes et non pas aux chiffres." "J'apprécie de sentir l'union du peuple."
----------------------------------------------------------------------- Cela fait plus de deux ans que le gouvernement PSD/CDS (élu avec une majorité dont le nombre de voix est inférieur au total des abstentions) gouverne ;
des centaines de milliers de personnes se sont manifestées contre lui ;
des grèves générales ont paralysé le pays ;
les personnes ont dit qu'ils/elles n'en pouvaient plus ;
quand un gouvernement applique une politique au service du capital financier : - en renflouant les banques, - en faisant des budgets publics une source lucrative de centaines de millions d'euros d'intérêts par le biais de la "dette publique", en fait la mutualisation de la faillite du système financier ; - en réduisant encore et toujours les salaires ; - en créant un chômage massif, une "armée de réserve" pour faire pression sur le "coût du travail" ; - en détruisant les emplois ; - en privatisant les services publics au bénéfices des groupes financiers,
et que les manifestations pacifiques ne donnent rien,
et que les organisations politiques des travailleurs ne prennent pas leurs responsabilités et mènent une politique de division,
oui, la violence réactionnelle du peuple menace, elle monte, elle arrive, cette violence dont parlait Mário Soares !