En quelque sorte, Nyke, tu vois le résultat des courses et tu te dis que tu as eu raison.
Très bien, mais je pense que la question est avant tout identitaire.
Elle n'est pas tant "qu'est-ce que je fais" que "qui je suis".
L'idéal étant qu'il y ait une corrélation entre les deux, je te l'accorde.
Alors, on part dans un trip du type orage de cerveau et ce qu'il peut produire est sans limite.
Regarde le premier message de notre amie: Elle pose des questions qui sont autant de réponses qui nous sont proposées et dont le réponse la plus évidente serait: "Tu es lesbienne".
Ça tombe bien, c'est ce que son esprit, qui a rédigé son message, a епvіе d'entendre.
Et si notre identité n'était simplement qu'une question de perception
Pas de prise de tête mais on sens et on sait…
Alors, qu'est-ce que je sais aujourd'hui
Aujourd'hui au sens strict du terme car si tu savais à quel point c'est le bordel dans mon être, alors que je raisonne au sujet de la tête des autres…
Ce que je sens, ce que je sais:
- Je suis un humain, de sехe mâle, de pratique Ьіsехuеllе.
- Mon sехe, ma pratique n'est pas une limitation de ma condition d'être humain.
- Mon sехe, ma pratique sont des saveurs de mon humanité, au même titre que différents parfums de différentes fleurs, mais qui restent des fleurs.
- Si je peux changer de pratique, mon sехe est acquis, ce qui es bien pour moi car pas d'erreur de casting en ce qui me concerne.
- Ma pratique est déterminée par mes possibilités, mes intentions, mes ехсіtаtіопs, mes préférences induites par mon passé, mon désir personnel et mon désir d'intimité avec tel ou telle.
- Ma pratique est essentiellement cognitive et elle est le résultat du film qui passe dans ma tête, dont je change le scénario et les acteurs au fil de ma vie.
Elle peut être grandement confortée par des stimulis qui sont des constructions personnelles ou venant de l'extérieur.
Ce que je sens, ce que je sais, c'est que je suis un homme.
Ce que je sens, ce que je sais, c'est qu'un homme est un humain et qu'une femme est un humain.
Ce que je sens, ce que je sais, c'est que la barrière morale, sociétale qui était sensée me garder dans une pratique strictement hétéro n'a pas fonctionné avec moi, dans la durée.
La raison m’apparaît maintenant de façon limpide: Je suis un homme, mais une femme est aussi un homme, à moins qu'on soit tous des femmes.
D'une façon plus simple, la distinction homme-femme, en dehors de l'anatomie et la reproduction est une construction artificielle qui n'a pas résisté à l'épreuve de ma vie.
Ce que j'ai ressenti dans ma pratique avec les hommes, c'est un désir de connexion, réalisé mais sans fusion.
Deux mecs physiquement branchés ensemble, que ce soit dans un sens ou dans l'autre, mais sans autre émission que quelque substance sémіпаlе.
Ensuite, je me dis que c'était pas la bonne personne, je recommence.
Je me dis que je n'étais pas dans le bon état d'esprit, je recommence.
Mais, si je cesse de me dire, l'évidence apparaît: ce que me disent mes tripes est que je prends du рlаіsіг, je m'amuse, mais que je suis, comme dans une activité sportive de loisir, l'âme sœur n'étant pas pour moi l'âme frère.
Je crains qu'il n'y ait pas d'explication rationnelle à cela.
Mentalement et dans ma pratique, j'ai accès au deux sехes.
Je considère qu'un garçon est juste une fille pas comme les autres.
Je devrai m'épanouir dans les deux exercices et une âme frère ou sœur, ça devrait être la même chose.
L'évidence de ce que je ressens est tout autre: Faire l'amour, c'est avec les deux; l'amour, c'est avec une femme.
Toutes ces choses étant posées, ma conclusion non définitive est que la classification homo/hétéro/bi qui relie une identité et une pratique est un truc fumeux qui brouille les cartes plus qu'elle ne les range.
Notre conditionnement sociétal, notre vécu ajoutent à cette confusion.
Le question de la maternité/paternité ajoute encore au souk ambiant, tout comme la composition familiale qui nous a vu naître ou les traumatismes que l'on a vécu dans les premières années de notre vie.
Tout cela fait que notre cerveau est peu compétent pour nous dire quelle vie on mène.
Le juge de paix, c'est notre faсulté de perception, pas notre intelligence.
Et le résultat n'a même pas besoin d'être justifié par telle ou telle raison; il est a prendre tel quel.
On sait qui on est, sans que cela change forcément quelque chose dans sa vie qui reste une composition entre qui on est et ce que l'on fait.
La cohérence entre ces deux choses étant ce vers quoi on voudrait tendre et l'impossibilité d'y arriver vraiment, un cheminement jamais achevé qui s'appelle la vie.