Connexion :

Mon "coming out" (page 3) - Homosexualité

Sujet de discussion : Mon "coming out"
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 13 mars 2014 à 20:15
    Hasbeen écrit : "Et de fait, je suis souvent très surprise et me rends compte que lorsque les choses viennent de l'intérieur, ne sont pas forcées et ne se placent pas dans une argumentation, l'autre, sauf exceptions, ne peut que bien réagir.
    Mais il faut le sentir, et vous avez raison, Climax et Ikki, de préciser que c'est une affaire de soi à soi."


    Oui, Hasbeen, quand nous faisons appel à notre seule logique, à ce qui est notre identité sociale, à nos opinions, à nos préjugés sur les autres, les relations sont frigorifiées, et comme tu l’illustres bien, Hasbeen, il faut oser, en saisissant un moment que nous sentons - on ne saurait dire pourquoi - opportun, révéler des parts de nous, dans la spontanéité, sans réfléchir, parce que c'est ainsi que ça nous semble le mieux.

    Et ces paris sur une communication authentique, allant au-delà des masques, peuvent bien tourner, si on ne les fait pas par bravade, en étant inauthentique.

    Mais il n'y a aucun mode d'emploi recommandable des situations, eh non !
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 13 mars 2014 à 20:25


    Ce vieux Monsieur est seul, il adore discuter ; il adore se rappeler le temps où il travaillait dans une grande entreprise lyonnaise concevant des grues, avec des roulements à billes, et ses propos ne sont pas inintéressants ; c'est même émouvant de l'entendre évoquer, en désignant tel et tel logement, ceux qui sont morts durant la Seconde guerre mondiale.

    Affligeant constat que cette description d'un être humain qui visiblement n'attend plus rien de la vie et se rattache a son petit environnement qui a vu passer le temps plus vite que lui. Ingratitude que les années acсumulent et masque la vrai personnalité d'une personne certainement plus sensible qu'elle ne veut le montrer car il faut aussi l'avouer, être sensible aujourd'hui est synonyme de faiblesse.
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 13 mars 2014 à 20:27
    être sensible aujourd'hui est synonyme de faiblesse

    Tout à fait. Tu es vraiment le "sage" de ce forum, mon petit Textoo.
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 13 mars 2014 à 20:46
    8705.gif
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 13 mars 2014 à 22:12


    Ce vieux Monsieur est seul, il adore discuter ; il adore se rappeler le temps où il travaillait dans une grande entreprise lyonnaise concevant des grues, avec des roulements à billes, et ses propos ne sont pas inintéressants ; c'est même émouvant de l'entendre évoquer, en désignant tel et tel logement, ceux qui sont morts durant la Seconde guerre mondiale.

    Affligeant constat que cette description d'un être humain qui visiblement n'attend plus rien de la vie et se rattache a son petit environnement qui a vu passer le temps plus vite que lui. Ingratitude que les années acсumulent et masque la vrai personnalité d'une personne certainement plus sensible qu'elle ne veut le montrer car il faut aussi l'avouer, être sensible aujourd'hui est synonyme de faiblesse.

    Ce vieux Monsieur se rend utile en s'occupant de placer les poubelles, de nettoyer la montée d'escalier, et pour lui c'est l'occasion, non pas d'étendre un empire, du tout - tu perçois bien les choses,Textoo -, mais de discuter, d'être présent ; et nourrir ses chats, en laissant la porte de son appentis entrebâillé pour qu'ils et elles trouvent refuge, les soigner le tient en vie ; c'est vrai qu'il est très isolé. Et c'est vrai que sa vie ne le dispose pas à de la finesse dans les relations humaines, et pourtant, il admet ma peine, à défaut de la comprendre : c'est bien, non ?

    Lorsque tu écris, Textoo, "être sensible aujourd'hui est signe de faiblesse", je sais que tu ne l'écris pas au premier degré et que tu ne recommandes pas l'insensibilité comme mode d'être.

    En vérité, s'en tenir à une carapace sociale, la prendre pour ce que l'on est, ériger ses masques en vérités intérieures, se dresser rigide et intouchable tel un commandeur, faire profession de foi de l'insensibilité sont autant de graves atteintes mentales : je pense, incidemment, au grand livre de Philip K. Dіск, dont Ridley Scott a tiré "Blade runner" (film magnifique), où il y a la question lancinante de la sensibilité des androïdes, sensibilité réelle, effective, іпtіmеment vécue ou imitée grâce à l'implantation de réseaux réflexes en créant l'illusion.

    Il n'y a pas de doute : nous ne sommes pas des robots insensibles, qui feraient semblant d'être émus, remués, touchés, tristes, gais, légers, distraits, et insensibles, etc.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 13 mars 2014 à 22:15
    être sensible aujourd'hui est synonyme de faiblesse

    Tout à fait. Tu es vraiment le "sage" de ce forum, mon petit Textoo.

    Ikki, je crois que Textoo déplorait une tendance à la déshumanisation, dont certains - et je ne te compte pas dans ce nombre, Ikki, à moins d'une déclaration expresse de ta part - font profession, alors que l'insensibilité est un grave handicap et mental, et social, qui afflige.
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 13 mars 2014 à 22:18
    Merci mon cher Climax, il fallait bien évidemment, voir le second degré dans mon propos.
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 13 mars 2014 à 22:24
    Nous sommes d'accord, Climax,

    ben-voyons23.gif
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 13 mars 2014 à 22:39
    Je fréquente, parfois, l'église catholique du quartier, juste à une centaine de mètres de chez moi, bien que je sois athée. Simon avait fait don d'une petite vіегgе de Fátima, d'une représentation de "Nossa Senhoa de Fátima", à cette paroisse.

    Et j'avais pris l'habitude, des fois, en passant, que ne fait-on pas par amour, d'éclairer des lumignons à la "Vіегgе". Quand Simon est mort, je suis allé vérifier si cette petite représentation en pierre reconstituée de la vіегgе était toujours là, mais pas du tout, et je me mets à pleurer.

    Je parle à quelqu'un (un diacre) qui prépare une cérémonie d'enterrement.

    Je lui dis "Cela faisait dix années que nous vivions ensemble", et que j'aimerais bien "récupérer" cette petite statue donnée par un Monsieur maintenant mort, et que l'on fasse mention du nom de Simon lors d'une messe (puisqu'il était catholique). Il prends note de mes indications (la petite statue a été retrouvée), je lui écrit en entier le nom de Simon - un de ces noms portugais à rallonge, acсumulant les patronymes - pour ce que les catholiques appellent "une intention de prière".

    La disparition anonyme est une obscénité et rend la mort encore plus absurde, et insoutenable !!!

    Cet homme m'a dit "Je ne suis pas prêtre, mais je vais prier pour vous", la main sur mon épaule.

    Même dans les institutions les plus sujettes au dogmatisme, il se passe des choses étonnantes.

    Ce qui m'intéresse là n'est pas mon incroyance amadouée à la faveur de ma tristesse, mais une relation humaine manifeste avec ce diacre. Pour un chrétien, la prière est un acte important, de communication avec "Dieu", et on ne la promet pas à la légère : il allait prier à cause de mon chagrin, et pour Simon, aussi.

Pas encore inscrit(e) ? Créez votre profil en quelques clics seulement et profitez !