Depuis trois mois, je n'ai plus la possibilité de me rendre à mon collège pour travailler ayant été diagnostiquée en burn out professionnel. Sans ma compagne, je serai restée dans le déni et n'aurais pas accepté de me faire aider.
A force de lutter contre un système qui ne correspond pas à mon idéal d'enseignante, j'ai en quatre années de stress et maltraitance envers mоп согрs et mon esprit, complétement mis hors service mon cerveau.
Pour faire une analogie, je compare mon cerveau à un ordinateur : mon disque dur est plein et je n'ai pas de disque dur externe fiable pour le relayer : il ne fonctionne plus, lorsque vous appuyez sur le bouton pour le mettre en marche vous avez le droit à une page entière de signes cabalistiques qui ne me connecte pas avec les autres.
Plus d'imprimante : je ne retiens rien et doit coller des posts it partout pour ne rien oublier comme sortir ma poubelle !!! Ne me demander pas de vous raconter le film que je viens de voir où le livre que je viens de terminer, tout est dans l'immédiat et non dans le ressenti.
Des bugs récurrents : oublier d'enlever mes vêtements lors de la séance de kiné, sortir du resto sans payer ou d'un magasin sans mes articles payés….
Les applications sont elles aussi dans l'ensemble hors service : concentration quasi inexistante, écoute impossible car le bruit ambiant m'empêche d'entendre et d'assimiler.
La mémoire visuelle n'existe plus alors qu'elle était hyper performante. Il me suffisait de fermer les yeux pour retrouver une information, une formule mathématique, l'orthographe d'un mot rare et j'en passe, un de mes outils les plus précieux au travail.
J'ai gardé mes automatismes et mon passé ( j'ai pas effacé les données heureusement ) et je dois me mettre sur pause car le reset n'est pas encore possible.
Du coup, je vis l'instant présent en me concentrant sur mes sens encore en fonction : la vue et redécouvre mon environnement, la nature… et le goût : Le рlаіsіг des joies simples comme un bon repas fait maison.
Je suis un hybride qui va dans un futur non quantifiable devenir une nouvelle version connéctée.
Je ne me plains pas, je suis dans l'acceptation.
Un conseil, ne vous laissez pas bouffer et quand votre corps vous fait savoir qu'il souffre écoutez le, quand vous ne supportez plus le bruit ou les autres, demandez vous pourquoi, quand tout vous semble insurmontable ou que vous avez l'impression de ne pas en faire assez ou de faire mal, mettez vous sur pause et cherchez dans vos émotions pourquoi vous avez des colères violentes et courtes.
Ne franchissez pas la ligne rouge, la reconstruction n'en sera que plus longue. Elle ne peut se faire qu'accompagner de professionnels : thérapeute, sofrologue, médecin....
Juste un témoignage pour vous dire que personne n'est à l'abri.
Surtout pas de bon courage, après trois mois de soins intensifs, j'ai presque fait disparaitre les douleurs physiques et surtout j'ai la chance d'avoir le soutien de mes proches : famille, amis et collègues.
Et comme la semaine prochaine sera la seconde fois ou je ne serais pas obligée de me rendre à plus de 5 rendez vous médicaux différents, je vais partir trois jours à Bruges pour me ressourcer et me gaver de chocolat belge.
Alors écoutez vous sans devenir hypocondriaque quand même et profitez de chaque étincelle de bonheur.