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L’arrivée au Rassemblement Bleu Marine de Sébastien Chenu, membre fondateur de Gaylib et l’outing de Florian Philippot par le magazine Closer ont suscité des remous au sеіп du FN et relancé un débat sur l’audience grandissante que rencontrerait le parti mariniste auprès de l’électorat gay.
Il y eut l’outing de Steeve Briois, maire d’Hénin-Beaumont (et pilier du marinisme) puis des allégations reprises dans différents médias sur le nombre important de gays dans l’entourage de Marine Le Pen, ses opposants internes parlant « d’un lobby gay » sous l’influence duquel la leader du FN aurait décidé de faire profil bas lors de la mobilisation contre le mariage pour tous.
Puis lors de la campagne des municipales, Jean-François Belmondo, neveu du célèbre acteur et personnalité gay revendiquée, fut désigné second de la liste frontiste dans le 3ème arrondissement, arrondissement englobant le quartier du marais, territoire emblématique de la communauté hоmоsехuеllе.
Et plus récemment, on apprenait que Matthieu Chartraire, élu par les lecteurs de Têtu, « Mister gay 2015 », affichait une proximité au FN, ce qui ne fut pas sans susciter un certain malaise au sеіп de la rédaction du magazine.
S’agit-il uniquement de quelques cas isolés dont certains seraient habilement exploités par le FN comme gage de la respectabilisation du parti (le fait qu’une part grandissante de la population hоmоsехuеllе vote pour le FN montrerait alors que le parti a changé et rompu avec son image sulfureuse et homophobe des débuts) ou d’une tendance sociologique plus lourde ?
Et si oui, quels sont les facteurs qui ont présidé à cette évolution ? Le vote frontiste aussi répandu dans l’électorat gay que dans l’ensemble de la population Réalisée au début de la campagne présidentielle de 2012, une grande enquête de l’Ifop croisant les intentions de vote et une question d’auto-identification en matière sехuеllе (les interviewés étant appelés à se définir comme hétéгоsехuеl, Ьіsехuеl ou hоmоsехuеl) indiquait que les cas individuels présentés par la presse ne constituaient pas des cas isolés qui auraient généré un effet de loupe déformante mais renvoyaient à une tendance de fond.
Cette enquête réalisée en octobre 2011 auprès d’un échantillon national représentatif de 9515 personnes (échantillon au sеіп duquel 6,5% se déclaraient gays, bis ou lesbiennes ; 3% se revendiquent hоmоsехuеls et 3,5% Ьіsехuеls) faisait ainsi apparaître que : - Les candidats de gauche attiraient la moitié des suffrages des minorités sехuеllеs (49,5% contre 40,5% chez le reste des Français), sachant que, dans les rangs des hоmоsехuеls, les intentions de vote en faveur de la gauche étaient encore plus élevées : 53% ou total, dont un tiers pour François Hollande. - Le potentiel électoral de François Bayrou était aussi un peu plus élevé dans leurs rangs (9%) que dans le reste de l’électorat (6,5%), tout comme d’ailleurs l’était le nombre de sympathisants du Modem (9% contre 7% chez les électeurs hétéгоsехuеls). - A l’inverse, les candidats de la droite parlementaire (Nicolas Sarkozy ou Dominique de Villepin) rassemblaient à peine 20% des intentions de vote des hоmоsехuеls et 25% de celles des Ьіsехuеls, soit un niveau largement inférieur à celui mesuré chez l’ensemble des Français (32,5%)
Il faut bien regarder ce qui est pour savoir ce qu'il en est