Si devant autant de record de la part d'un Gouvernement il n'y a pas de changement dans l'approche de la gestion du pays, c'est à désespérer.
C'est la persuasion par le dialogue et pas les hurlements inconsidérés qui permettront l'avancée, après cette déculottée.
On ne doit vraiment pas vivre dans le même monde, ni avoir le même regard sur l'histoire politique. Certaines idées ne se concilient pas, parce qu'elles sont inconciliables. L'affrontement politique est dès lors une composante indispensable de la politique. Ce n'est pas en exposant gentiment des idées qu'on les porte au sommet. En politique, les désaccords et les critiques sont absolument nécessaires et absolument inévitables. Il faut du fond, bien entendu. Mais il faut aussi de la conviction ; il faut aussi savoir s'emporter pour défendre un intérêt général que des intérêts particuliers n'auront de cesse que de voir oppressif.
Je sais, Métal, que ce n'est pas le sens de tes propos, mais j'espère sincèrement que tu ne crois pas que le remaniement gouvernemental qui se trame est uniquement imputable au résultat des urnes, au dialogue, et à la persuasion. Après les assauts virulents de la droite, et les critiques non moins acerbes de la gauche contre la politique gouvernementale, le remaniement est devenu urgent. Les élections sont un élément déclencheur. Mais, avant les élections, les critiques avaient déjà préparé le remaniement (qui n'était plus qu'un secret de Polichinelle). Après les élections, ce sont les critiques qui le précipitent. Quant à la portée du remaniement, ne croit pas qu'il s'agit d'un gentil dialogue entre les forces politiques du pays ou de la majorité. Au sеіп du pays, comme de la majorité, certaines idées sont inconciliables. Le remaniement, COMME TOUS LES REMANIEMENTS DEPUIS TOUJOURS, sera le fruit d'un rapport de force.
La France a connu des crises politiques très graves, face auxquelles nos élections municipales de 2014 ne ressemblent qu'à une tempête dans un verre d'eau. Si on avait toujours débattu posément des idées politiques, on n'aurait pas solutionné grand chose. Par peur des polémiques, on aurait choisi l'immobilisme plutôt que les troubles. On ne se serait contenté que d'accords a minima qui n'auraient eu que peu d'effets. Il a fallu hurler, provoquer, créer des ruptures et parfois se battre. C'est aussi ça la politique ; la politique n'est pas le seul produit des débats feutrés de salon.