Au début de l'ère Capétienne, le pouvoir politique tend à s'affaiblir en Bourgogne que ce soit dans le duché ou la comté (qui est devenu d'ailleurs un comté palatin), les ducs ou comte meurent souvent sans descendances et une autre famille prend la succession. Inversement les premiers rois de France Capétiens ont la très grande chance de toujours avoir un héritier direct male, ce qui est assez rare en ces temps où la mortalité enfantine était très élevé.
C'est ainsi que le duché de Bourgogne revient à la couronne suite à la mort du duc sans héritiers. Le roi Jean II le bon fait alors l'erreur de donner ce (trop) grand duché à son plus jeune fils Philippe.
Il s'en suit ce que j'appelle la période des grands ducs: Phillipe Ii le hardi, Jean sans peur, Philippe III le bon (le "bon" signifie le "brave" en ancien Français, rien à voir avec la bonté !), Charles le téméraire. Rien que leurs surnoms montrent que c'étaient des hommes décidés qui n'avaient pas peur de guerroyer. Les ducs ne vont pas cesser d'agrandir leurs territoires par mariage, annexion ou rachat.
Philippe le hardi épouse Marguerite de Flandre qui lui apporte le Comté de Bourgogne mais aussi le comté de Flandre (un comté très riche). Jean sans peur récupère également par mariage le Hainaut, la Hollande, il rachète le comté de Namur. Philippe le bon récupère le duché de Brabant et rachète le duché de Luxembourg. En gros ce qu'on appelle maintenant l'état Bourguignon s'étend maintenant des pays bas à la Bourgogne sud (juste au dessus de Lyon) en passant par la Belgique, le Luxembourg et la Suisse mais il n'est pas continu.
Inversement le pouvoir politique s'est affaibli en France. A la mort du roi Charles V, son fils Charles VI est trop jeune, Philippe le hardi devient régent. Il le redevient quand Charles VI sombre dans la folie. Son fils Jean sans peur lui succède. Nous sommes en plein dans la guerre de cent ans, Philippe le bon choisi de soutenir l'Angleterre pour des raisons économiques (l'Angleterre commerce énormément avec les Flandres et ses tisserands) et personnelles : il pense que Charles VII a trempé dans l'assassinat de son père.
L'arrivée de Jeanne d'Arc change la donne, Philippe rallie le camp Français et se "réconcilie" avec Charles VII.
Mais ce sera complètement différent avec Charles le téméraire. On va dire que celui-ci a la folie des grandeurs, il tente d'annexer la Champagne, l'Alsace et la Lorraine pour avoir un état homogène et monobloc, il négocie avec l'empereur pour se faire couronner roi d'un "deuxième" royaume de Bourgogne (l'ancienne Lotharingie en fait).
Pour Louis XI qui a gagné la guerre de cent ans et restaurer l'autorité royale sur ses territoires, ce n'est pas admissible. ... le conflit est inévitable. ....