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Penser (page 2) - Entre filles (forum lesbienne)

Sujet de discussion : Penser
  • lessismore Membre suprême
    lessismore
    • 31 juillet 2013 à 19:56
    Alors on apprivoise la pensé selon toi?
    et puis mon enfance et ma vie laisse la de coté, sauf si tu la connais si bien que tu peux te justifier d'en parler :)
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 31 juillet 2013 à 19:56
    Oh je n'ai pas eu la fin, je prends le temps de te répondre plus tard, débat qui s'annonce passionnant! et qui plus est enrichissant, bien que quelque peu...j'ai l'impression de t'entendre parler avec... peu importe...

    Rassure-toi, ce n'est pas parce que je suis enseignant, et d'ailleurs pas de philosophie, qu'il faudrait voir dans mes explications un calque des dialogues que je peux avoir avec des élèves.

    Ce que je te tгапsmets là, pas du haut de l'estrade, est bien destiné à toi, sois en sûre.
  • lessismore Membre suprême
    lessismore
    • 31 juillet 2013 à 20:03
    Oh je n'ai pas eu la fin, je prends le temps de te répondre plus tard, débat qui s'annonce passionnant! et qui plus est enrichissant, bien que quelque peu...j'ai l'impression de t'entendre parler avec... peu importe...

    Rassure-toi, ce n'est pas parce que je suis enseignant, et d'ailleurs pas de philosophie, qu'il faudrait voir dans mes explications un calque des dialogues que je peux avoir avec des élèves.

    Ce que je te tгапsmets là, pas du haut de l'estrade, est bien destiné à toi, sois en sûre.

    Belle confrontation de ton état, a je ne sais pas quoi...
    On ne parle pas sans savoir, et quand on sait, on se tait, jolie paradoxe!
    et bien, si je traîne dans le coin plus tard et que l'епvіе t'en dit,
    ayons une discutions en mp,
    tu agites mon intérêt et ta connaissance me donne faim!
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 31 juillet 2013 à 20:04
    Alors on apprivoise la pensé selon toi?
    et puis mon enfance et ma vie laisse la de coté, sauf si tu la connais si bien que tu peux te justifier d'en parler :)

    --- Alors je vais formuler autrement la chose, sans te mettre en cause, ce qui n'a pas été correct de ma part, je te l'accorde : ayant eu à souffrir d'un état-limite des plus graves, j'ai eu à conquérir sur le vide et des pensées persécutrices (tellement prégnantes qu'elles me possédaient) la possibilité de penser sur moi-même, sur mes émotions et sur mes sensations.

    Cette ехрéгіепсе donne un grand prix à l'exercice de la pensée, quant à ce qui est de moi.

    D'où mon reproche envers ton dénigrement de la pensée.
  • lessismore Membre suprême
    lessismore
    • 31 juillet 2013 à 20:07
    Alors on apprivoise la pensé selon toi?
    et puis mon enfance et ma vie laisse la de coté, sauf si tu la connais si bien que tu peux te justifier d'en parler :)

    --- Alors je vais formuler autrement la chose, sans te mettre en cause, ce qui n'a pas été correct de ma part, je te l'accorde : ayant eu à souffrir d'un état-limite des plus graves, j'ai eu à conquérir sur le vide et des pensées persécutrices (tellement prégnantes qu'elles me possédaient) la possibilité de penser sur moi-même, sur mes émotions et sur mes sensations.

    Cette ехрéгіепсе donne un grand prix à l'exercice de la pensée, quant à ce qui est de moi.

    D'où mon reproche envers ton dénigrement de la pensée.

    et suivant tes dires ton ехрегіепсе aussi...
    je te propose de partager...
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 31 juillet 2013 à 20:20
    Il y a plus haut une rafale de questions, que je n'estime pas être capable de traiter.

    Et, si partager c'est opposer des définitions de la conscience, ou les comparer, ou mieux se représenter de quoi il s'agit, donc employer de ces mots qui font obstacle à la connaissance immédiate (à laquelle tu aspires par le lâcher prise), oui au travers d'une pensée qui s'apprend avec d'autres et s'affermit d'être communiquée et s'apprivoise (ton mot est juste), je craindrais de t'entraîner sur la pente... de la pensée, à laquelle tu répugnes, selon ta déclaration initiale, "La pensée c'est de la connerie", donc je vais poursuivre ma lecture du moment, ce soir, égoïstement !!!

    Le jour n'a que vingt-quatre heures !!!
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 31 juillet 2013 à 20:24
    "Quoi de plus immédiat qu'être ?"

    Non, le sentiment de vivre n'est pas donné à tous.

    "Être" comporte ce sentiment, sinon tu n'existes pas, tu survis dans la terreur, submergé par le monde qui te рéпètге et qui t'occupe et qui t'interdit en toi-même.

    Être est une entreprise délicate, sans la conscience de laquelle, par la réflexion de la perception que je suis, je ne serais qu'une peau vide, habitée par le vent, par tous les courants et les rumeurs du monde.

    Être, dignement, comporte ce sentiment de soi, sinon il y a dilution de soi dans un espace, et confusion avec cet espace, et démontage de ton être, réduit à n'être qu'en apparence.

    Être, pour un petit d'homme, exige qu'il soit materné, et "paterné", afin qu'il dépasse son impuissance d'enfant, et en vienne à agir en être autonome, dans les limites données de sa situation sociale, qui ne sont pas des déterminations absolues, et fatales.

    Bref, être est médiatisé par le sentiment d'être, que te procurent des soins, sans quoi tu es fou, c'est-à-dire livré - je me répète - à tous les vents et aux rumeurs du monde qui t'оЬsèԁеnt, et appesantissent sur toi le cauchemar continuel de leur présence, te ravissant ta place, de telle sorte que tu ne connais plus ce qu'est ce "moi" que tu es censé être.

    Alors, je ne dirai pas, du tout, "Quoi de plus immédiat qu'être ?"
    Même sous forme de question, bien légitime (les questions sont toujours légitimes !!!)
  • rencontre6 Membre confirmé
    rencontre6
    • 31 juillet 2013 à 21:06
    J'avoue avoir du mal à cerner le concept de conscience de lessismore. j'ai l'impression d'y voir comme l'idée qu'il serait possible de comprendre le monde qui nous entoure et d'y réagir simplement à partir de ce qu'on connait, et sans passer par l'étape de la réflexion. ca me semble plus tenir du miracle que du réalisable.

    à coté de ca, tu semble rejeter la pensée comme étant le mal absolu, pour ne plus nous laisser guider que par nos connaissances. cela me semble proche de retomber à l'état d'animal. encore que même l'animal est capable d'une pensée plus ou moins précaire. puisque c'est selon moi la pensée qui permet d'accroitre nos connaissances, qui ne sont que parcellaires et imparfaites. sans la pensée pour innover, comment s'adapter au changement et à la nouveauté? est-ce grâce à cette conscience, dont je n'arrive pas à comprendre ta définition, qu'il est possible de comprendre un élément nouveau du paysage, par une sorte de mysticisme qui nous ferait immédiatement savoir?

    Ne pas penser et se laisser guider par son savoir seul, c'est agir par réflexe, c'est retourner à l'état de bactérie. c'est ne pas se remettre en question, considérer que les choses sont fixes, alors que le monde évolue de façon permanente, et que pas deux objets ne sont identiques. c'est se fier à des associations imparfaites pour réagir. j'ai mangé une pomme, elle était acide. les pommes sont acides. j'ai rencontré un noir qui m'a volé, les noirs sont tous des voleurs. ou encore, c'est se fier aux autres pour savoir ce qu'il convient de faire, c'est entrer dans une secte, c'est suivre aveuglément un dictateur sans se poser de questions, c'est obéir aux ordres. c'est peut être un sentiment libérateur. plus aucune responsabilité, plus aucun doute : les choses sont telles que je crois savoir qu'elles sont. c'est l'apathie la plus totale.

    je suppose que ceci n'est pas ton cas. Vu que tu semple dire qu'il faille remplacer l'association savoir-pensée par l'association savoir-conscience, je suis curieux de savoir quel est le mécanisme de cette conscience? d'où vient elle, quelle est son origine biologique?

    ta définition de la pensée est la même que moi, apparement, pourtant, nous semblons l'interpréter différemment. je te donne donc une définition à ma sauce, et reprendrais donc :

    notre cerveau reçois des information, les emmagasine et les interprète en fonction des informations déjà stockées, en déduit des concept (c'est l'ensemble percevoir-savoir).
    penser c'est l'utilisation de notre cortex, c'est associer des concepts connus pour en former de nouveaux. certains concepts peuvent alors être vérifiés et stockés comme nouveaux savoirs.

    penser c'est comprendre et s'adapter
    penser c'est se remettre en question, donc l'humilité
    penser c'est le mal de notre société, c'est bien pour ca que notre grand bienfaiteur TF1 s'efforce de l'étouffer. un des grand maux de notre société est plutôt que les gens croient savoir, et ne pensent donc plus. ils agissent alors comme des animaux, fuyant ou combattant ce qui est différent, et non plus comme des humains, en cherchant à comprendre.

    "penser c'est la réalité de la majorité certes,
    mais la penser nous contrôle, nous ne contrôlons pas la penser... " quel est ce "nous"? l'âme? la pensée ne nous contrôle pas plus que nous ne la contrôlons. nous SOMMES la pensée, ou plutôt, nous sommes l'ensemble pensée-savoirs-corps.

    "tentez l'ехрéгіепсе, troquez la pensé contre la conscience,
    troquez la penser contre le savoir.
    Ne fuyez plus, acceptez!"

    je comprend "cessez de penser, c'est mauvais pour vous! suivez mon mysticisme! rejoignez ma secte!"

    comprend bien que tout ceci viens juste du fait que je n'arrive pas a comprendre ce que tu appelle conscience, et l'associe donc à une sorte d'état mystique, sans fondement réel. je t'en prie, éclaire moi!
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 31 juillet 2013 à 21:11
    Oui, comme le propose Laure Adler, la pensée est distinction, séparation, avènement d'un individu.

    Par la pensée, il pense d'abord son corps (et c'est là la doctrine de Spinoza, partisan de l'unité corps/esprit) et les perceptions, les affections, les sentiments qu'il éprouve, dans sa relation à soi et au monde : ainsi, la pensée se fait réflexive, dans le désir qui la porte vers l'accroissement de sa puissance, de sa force d'être (de son conatus, dit Spinoza), se connaissant par ce qui affecte son corps, en joies et en tristesses.

    Mais, Laure Adler pointe, bien davantage, combien par-delà le risque de détonner au milieu des autres par une affirmation dissidente, vigoureusement condamnée du point de vue de l'idéologie majoritaire, une pensée isole, et fait éprouver la solitude, et donc inquiète, et fait souffrir : une pensée s'éprouve comme singulière, limitée, quand bien même son objet serait des plus grandioses.

    L'exercice quotidien de la pensée, pour chacun, est l'apprentissage d'un malaise : si l'on n'est pas atteint de psittacisme (parler comme un perroquet), alors l'on éprouve, de manière concomitante, la grandeur et la proportion limitée du train de ses pensées.

    Et il arrive ce moment de la solitude, oui, où, comme Dieu se parlait à lui-même sous la tente, tandis que Moïse tentait de le percevoir (l'image religieuse de cet instant m'a frappé depuis le temps où j'ai appris que le verbe hébraïque employé pour désigner le parler de Dieu est un réflexif), l'on se parle à soi-même, s'instituant locuteur et auditeur.

    Et il n'est pas donné, de suite, à chacun, de pouvoir contenir la petite parole intérieure qui peut, fort malheureusement, ne jamais retentir en soi, mais être un écho étranger, frappé de désaffection, étrange, retentissant au-delà d'un abysse on se demande pour qui donc.

    C'est grâce aux maladies psychiques que l'on peut apprendre, dans l'urgence de ne pas mourir, que les pensées - plutôt que la pensée - sont des événements, que leur venue n'est pas le fait d'une fontaine incoercible, et que les mots ne sont pas à jeter aux orties.

    Et quant à l'ехрéгіепсе des gouffres et des pensées côtoyant ces gouffres, je renvoie à ce grand livre qui comporte la correspondance d'Antonin Artaud avec Jacques Rivière, correspondance dans laquelle il lui explique, avec fureur, qu'il n'écrit pas avec du style, mais avec l'ехрéгіепсе qu'il a de son être pensant.

    - Oui les références existent aussi !

    9782070300198FS.gif


    -- Je pense que la conclusion de Rencontre6, "Comprends bien que tout ceci vient juste du fait que je n'arrive pas à comprendre ce que tu appelles conscience, et l'associe donc à une sorte d'état mystique, sans fondement réel. Je t'en prie, éclaire moi!", a raison de mentionner un état mystique comme aspiration de Lessismore (lui s'interroge encore ; moi, gros bœuf comme d'habitude , je crois qu'il touche juste !)

    Encore faut-il que Lessismore en ait conscience, de son aspiration mystique !!!

    Et, après tout, pourquoi pas une mystique assumée ?
  • ajacksonmike Membre élite
    ajacksonmike
    • 31 juillet 2013 à 21:49
    Pour penser c'est le signe que l'on a de l'espoir et peu importe ce que l'on pense, peut importe, car on est obligé de penser à tout et à rien, si on a plus d'espoir c'est qu'on est mort. Donc ce n'est pas nulle de penser comme certains peuvent le dire, penser : tous le monde le fait .

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