Après Sirceron et Juiien, voici ma (première) contribution à cette histoire.
Pour rappel : la petite Prunille, après avoir perdu ses parents dans la catastrophe, est sortie de l'hôpital. Sa tante s’occupe d’elle.
Prunille se réveilla. Elle n’ouvrit pas tout de suite les yeux mais elle sentit que sa tante n’était plus là à lui tenir la main comme elle n’avait cessé de le faire depuis sa sortie de l'hôpital. Elle sentit autre chose : sa couverture ne la recouvrait plus. Pourtant Prunille se sentait bien, il faisait bon et quelque chose lui caressait les chevilles. Mais cela n’avait pas la consistance d’un matelas. C’était à la fois tendre et dur… La lumière du jour lui fit battre des paupières et Prunille se força enfin à ouvrir les yeux. Ce qu’elle vit la stupéfia.
Elle n’était ni dans un lit ni chez sa tante mais dehors, allongée dans l’herbe. La petite fille se redressa. Tout autour d’elle, une prairie fleurie s’étalait à perte de vue. Le seul arbre aux alentours était celui sous lequel elle se trouvait, un immense aulne aux branches tordues. Elle ne se demanda même pas par quel miracle elle avait atterri dans cet endroit.
- Eh bien! Ce n’est pas trop tôt!
Prunille sursauta. Elle eut beau regarder dans tous les sens, elle n’aperçut pas âme qui vive. Mais alors, qui avait prononcé ces mots ?
- Ici!
Prunille baissa la tête et pour la seconde fois, ce qu’elle vit la stupéfia. La fillette se mit à genoux afin de se retrouver à la hauteur de celui qui venait de parler. Là, sur l’une des racines de l’aulne se tenait... un lièvre. Et sur le dos de ce lièvre, il y avait un être encore plus petit qu’un nain. Vraiment vraiment plus petit. Il arborait un chapeau haut-de-forme démesuré et une élégante redingote par-dessus un gilet d’où dépassait la chaîne d’une montre à gousset. Il fumait la ріре tout en tenant fermement les rênes du lièvre comme un cavalier tiendrait celles d’un cheval.
- Cela fait des heures que j’attends ton réveil.
- Je suis désolée, répondit Prunille. Qui êtes-vous? Où suis-je? Qu’est-ce que je fais là?
- Oulà tout doux! Toutes ces questions, c’est trop pour un seul goblin! Eluan saura mieux que moi te répondre. Suis-moi!
Ce disant, il avait tiré sur les rênes et le lièvre avait bondi. En un clignement d’œil, ils disparurent.